Faire des applis rencontres nos espaces de sexualités, voilà le constat de l’ouvrage Ce que Grindr a fait de nous, de Thibault Lambert. Loin d’être un texte à charge, le livre étale ces moyens de découvrir qui nous sommes et de vivre nos appétits charnels sans retenue et s'attaque à un phénomène sociétal incontournable : l'impact des applications de rencontre sur la sexualité et les relations humaines. À travers une analyse approfondie et nuancée, documentée et implacable, l'auteur met en lumière les transformations engendrées par des plateformes comme Grindr, qui ont redéfini les codes de la séduction et de l'intimité.
Thibaut Lambert, dans plusieurs interviews, explique son intention première : « j'ai voulu explorer comment ces applications, tout en facilitant les rencontres, peuvent également créer des déceptions et des frustrations. » En effet, le livre ne se contente pas de célébrer la libération sexuelle qu'apportent ces outils ; il en dépeint également les dérives. À travers des témoignages et des anecdotes, l’auteur illustre comment Grindr, tout en promettant une connexion instantanée, peut aussi exacerber l’isolement et la superficialité des interactions. L’ouvrage aborde également la question de l’identité. Lambert souligne que la plateforme est devenue un miroir des attentes sociales, où l’apparence prime souvent sur la personnalité. « Sur Grindr, la première impression est déterminée par une photo et quelques mots. Cela peut réduire la richesse des relations humaines à un simple swipe », écrit-il. Cette réflexion sur l'image de soi et l'authenticité trouve écho chez de nombreux utilisateurs qui se sentent parfois contraints de se conformer à des standards inaccessibles.
Les enjeux de la sexualité contemporaine sont également au cœur de son analyse. En évoquant la quête de l'« instantané », Lambert note que « le désir est devenu un produit de consommation rapide, souvent sans lendemain ». Ce constat soulève des questions sur la durabilité des relations établies dans ce cadre numérique. Dans un monde où la recherche de gratification immédiate prédomine, il devient difficile de construire des liens profonds et authentiques. Enfin, Ce que Grindr a fait de nous n’hésite pas à aborder les conséquences psychologiques de cette nouvelle ère. L’auteur évoque la montée de l’anxiété et de la dépression parmi les utilisateurs, exacerbées par les dynamiques de rejet et de compétition inhérentes à ces plateformes. « Nous vivons dans une ère où l’angoisse de la performance sociale s’invite jusque dans nos rapports intimes », alerte-t-il.
Ce que Grindr a fait de nous offre une réflexion pertinente et nécessaire sur les implications des nouvelles technologies sur nos vies affectives. Loin d’être un simple constat, cet ouvrage invite à reconsidérer notre rapport à la rencontre, à l’identité et à la sexualité, dans un monde de plus en plus digitalisé. À travers ses pages, l'auteur nous pousse à envisager une sexualité plus consciente et authentique, loin des standards imposés par les algorithmes des applications.
Ce que Grindr a fait de nous – Amours et Sexualité à l’ère des applications de rencontre, de Thibault Lambert, éditions JC Lattès, Coll. Nouveaux Jours, 250 p., 20€
Du 4 mars au 5 avril 2025, la Galerie Obsession dans le 11e arrondissement de Paris vous invite à découvrir Labourage et Pâturage, une exposition photographique immersive de Vincent Gouriou. Entre la Bretagne et le Massif central, le photographe a rencontré des paysans queer, proposant une exploration intime et sensorielle de leur quotidien. L’artiste met en lumière la relation symbiotique entre les corps humains et non-humains, où chaque geste, chaque regard transmet une tendresse palpable.
Célèbre pour son rôle dans la série Euphoria, l’actrice Hunter Schafer, qui a du faire renouveler son passeport suite à un vol, s’est indignée via une vidéo sur TikTok d’être genrée comme homme sur son nouveau passeport. « C’est la première fois que cela m’arrive depuis que j’ai changé de genre, il y a maintenant une dizaine d’années, et je pense que c’est le résultat direct de la politique actuelle de notre pays » a-t-elle ajouté. Cette mesure fait partie de la volonté de Trump de mettre fin à ce qu’il nomme le « délire transgenre » (sic). Trump s’en est aussi pris aux non-binaires, dès les premiers jours de son investiture, en interdisant les pièces d’identité avec la notion X pour le genre. 
Dès la vidéo teaser, le ton est donné, de Wysteria Lane à Lille, il n’y a qu'un pas : « précédemment dans Desperate Lillewives… À Wisteria Lille, tout semble paisible… en apparence seulement ! Car en y regardant de plus près, chacun cache des secrets… Celui de Bree Van de Kamp ? Elle est accro aux séries, et rien ne va plus depuis qu’elle a découvert que le Festival Séries Mania revient à Lille du 21 au 28 mars prochain ! »
En rééditant l’un des ouvrages les plus marquants de la regrettée mangaka Asami Tôjô, intitulé Renai junkie, les éditions BlackBox s’installe parmi les mastodontes du genre. Spécialiste du yaoi, Tôjô a laissé une empreinte indélébile dans l’univers des bandes dessinées japonaises avant de décéder en 2007, emportée par une maladie. Avec une carrière riche de plus d'une quinzaine de titres, la dessinatrice était reconnue non seulement pour ses illustrations raffinées mais aussi pour ses récits oscillants entre la passion, la violence et l'érotisme.
Dans un monde post-apocalyptique où les États-Unis ne sont plus qu’une vaste zone sinistrée, les survivants se regroupent en camps selon leur sexe. Ce contexte tragique, où hommes et femmes s’affrontent dans une lutte sans merci, est le terreau fertile d'une intrigue riche en rebondissements. Les personnages, comme Felicity et Lara, sont confrontés à des dilemmes moraux et à l’absurdité d’un monde devenu hostile. « Nous faisons la connaissance de personnages dont les destins sont probablement liés, et chaque point de vue apporte une profondeur à l'histoire », souligne un lecteur enthousiaste.
Un rendez-vous mensuel
En 2025, Dolce & Gabbana célébrera quatre décennies de créativité, marquant un jalon dans l’univers de la mode. L’exposition événement Du Cœur à la Main, après avoir triomphé au Palazzo Reale de Milan, s’installe au Grand Palais à Paris, jusqu’au 31 mars 2025.
A l’occasion de la sortie d’une œuvre fascinante intitulée La Bourette 2, préparez-vous à une rencontre unique le 14 mars à la librairie Les Mots à la Bouche, où le photographe Paul Herman et La Bourette, présente un fanzine photographique entièrement dédié à cette figure emblématique de l’art performatif.
Queer jusqu’au bout des ongles, Tony Regazzoni a fait de la culture club, et notamment des discothèques, le cœur de son œuvre. Pour High energies, celui qui est aussi membre du remuant et radical collectif Les Inverti.e.s s’est penché sur la Hi-NRG, un dérivé 100 % électronique et résolument gay du disco, né à San Francisco à la fin des années 1970. Ce genre musical s’est rapidement imposé comme la bande-son des immenses clubs gays de l’époque : le Trocadero Transfer à San Francisco, le Saint à New York, le Palace à Paris ou encore le Heaven à Londres. Avec son rythme machinique, ses paroles invitant à la débauche sexuelle et son irrésistible pouvoir d’entraînement sur la piste de danse, la Hi-NRG a marqué l’histoire de la musique par de nombreux hits, du Do you wanna funk de Sylvester à Menergy de Patrick Cowley, en passant par High energy d’Evelyn Thomas et You spin me round de Dead Or Alive – et bien d’autres encore. L’intelligence de l’exposition de Tony Regazzoni réside dans l’entrelacement de la Hi-NRG et des luttes communautaires, tout en jouant avec les époques et les techniques. Il cite aussi bien le FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), association turbulente des années 1970, que le jeune collectif Les Inverti.e.s, et reprend leurs slogans mordants et ironiques tels que « Prolétaires de tous les pays, caressez-vous » ou « Prolétaires de tous les pays, invertissez-vous ».
La 6
Une exposition parisienne dévoile des photographies inédites de l’auteur culte, dont l’œuvre est indissociable de l’épidémie de VIH. Poignant.