
Et c’est la PrEP qui trinque ! Un infectiologue, Ingo Ochlast, vient d’alerter publiquement sur les ruptures de stocks de médicaments qui protègent contre le VIH (Truvada et génériques) et craint que le nombre d’infections reparte à la hausse. On ne sait pas si les pénuries touchent aussi les traitements des personnes qui vivent avec le VIH... En France, nous n’avons pas encore connu de vrais épisodes de rupture de stocks sur ce genre de médicaments, mais dans le doute, pour ceux qui vivent avec le VIH et qui ont la chance de prendre leur traitement 4 jours sur 7, vu qu’il est possible de renouveler son ordonnance tous les 30 jours, cela permet d’avoir à terme une boîte d’avance. Passez-vous l’info... au cas où.

Le printemps est de retour, les Prides aussi. Les dates connues à l’heure où nous éditions ce numéro de Strobo mag :
Berne en Suisse sera à jamais un lieu de mémoire pour Jean-Luc Romero-Michel. En 2021, il y accompagnait pour son dernier voyage Alain Cocq, condamné à supporter d’atroces souffrances à la suite d’une maladie incurable, alors qu'il ne cessait de réclamer de partir en paix chez lui au lieu de devoir s'exiler pour partir sereinement. Pour cet activiste de la première heure pour le droit de mourir dans la dignité, la question d’une législation française pour la fin de vie est une urgence. Le serment de Berne, de la mort solitaire à la mort solidaire, n’est pas qu’une promesse faite à Alain Cocq, c’est un plaidoyer qui valide la nécessité pour la France d’avancer sur cette question si épineuse mais légitime et pressante. Pourquoi devoir se réfugier dans un autre pays pour pouvoir faire ses adieux. Dans cet ouvrage d’une incroyable humanité Jean-Luc Romero-Michel compare, analyse, fait le point sur l'histoire de cette requête à travers des témoignages, et des mises en perspectives de ces gouvernements qui ont sauté le pas. Quand on sait qu’en avril 2023, une Convention citoyenne s’est prononcée à 75% pour l’autorisation de l’euthanasie et du suicide assisté, on peut se demander ce qui bloque encore et toujours dans les hautes sphères. Alors oui « ce livre est un cri. Si notre vie nous appartient, il faut absolument en être de même pour notre mort », comme écrit dans la préface de Line Renaud, membre du Comité d’honneur de l’Association du Droit à Mourir dans la Dignité. Il est temps que les choses changent enfin en France, ce livre vous donne la preuve que c'est possible.
Depuis octobre 2023, sur tout le territoire dans les établissements scolaires publics et privés sous contrat, les jeunes étudiant.e.s ont la possibilité de se faire vacciner contre le virus HPV, qui peut provoquer des condylomes (crêtes de coq) et des cancers à la gorge, à l’anus et au vagin ; ces derniers concernant aussi bien les hommes que les femmes pour ce qui est du cancer à la gorge et à l’anus. Hélas, malgré la dangerosité du HPV, seul.e.s 10% des étudiant.e.s de 5ème ont été vaccinés alors que le Ministère de la Santé s’était fixé un objectif raisonnable de 30%. Selon la SFCPCV (une société française spécialisée sur le sujet), « l’organisation administrative de cette campagne de vaccination serait un peu lourde et compliquée ». On peut aussi imaginer que les cours de sensibilisation à l’éducation sexuelle et aux IST ne soient pas correctement assurés partout, voire pas assurés du tout dans certains établissements comme les établissements privés catholiques… Dommage pour ces étudiant.e.s qui ne profitent ainsi pas d’une protection définitive contre le HPV.
Ce sont des mots insupportables qui ont indigné le monde entier. Le combattant de MMA Sean Strickland a répandu d’une gerbe nauséabonde lgbtphobe et plus précisément transphobe d’une rare violence. Lors des questions des journalistes, un d’entre eux explique que le combat contre Du Plessis se déroule à Toronto, une ville qui soutient les gays et les lesbiennes. Strickland prend à partie le monsieur et part en vrille en expliquant qu’« être trans il y a dix ans était une maladie mentale et maintenant tout à coup, vous vous êtes incrustés dans notre monde. Vous êtes une infection. Vous êtes la définition de la fragilité. Tout ce qui ne va pas avec ce monde, c’est à cause de vous ». Il précise qu’il n’y a que deux genres un point c’est tout, avant d’envoyer se faire voir dans un flot d’injures l’intervieweur, allié de la communauté LGBT. Le compte PAINT a épinglé la séquence qui a été relayée sur les réseaux sociaux. Qui est le plus faible dans cette histoire ? A n'en pas douter, ce monsieur qui par son manque d’ouverture va passer à côté de belles choses et laisse encore une trace indélébile dans le monde du sport avec une mentalité au ras des pâquerettes. Il va falloir encore lutter pour que dans ce monde d’ultra durs du MMA, les esprits s’ouvrent à la diversité. Gardons espoir, un tel exemple doit nous donner la force d’être toujours plus forts que nos agresseurs.
Le site web l’ADN
Dans une région yéménite sous contrôle des rebelles Houthis, 13 personnes accusées d’homosexualité ont été condamnées à mort en public. Leur est reproché les charges suivantes : « attentat à la pudeur », « incitation à la débauche » et « diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs ». Ce n'est malheureusement pas la première fois que ce genre de peine est prononcée. Récemment ce sont 35 personnes à Ibb qui ont été jugées coupables pour les mêmes motifs.
L’université de Toulouse Jean Jaurès propose un passionnant séminaire en 4 dates autour de la thématique : Histoire(s) tordue(s) Les passés LGBTQI+ du XVIIIe au XXe siècle. Le premier rendez-vous a eu lieu le 2 février autour de l’ouvrage Lesbiennes, pédés, arrêtons de raser les murs. Luttes et débats des mouvements lesbiens et homosexuels (1970-1990). C’est dans cette filiation que les prochaines conférences-débats sont organisées. Elles se tiendront à la Bibliothèque d’études méridionales les 15 mars avec au menu Pratiques lesbiennes à l'époque moderne et contemporaine, le 5 avril, ré-interroger les catégories du passé pour écrire une histoire trans et le 26 avril, le cycle se clôturera sur Réprimer l'homosexualité au début du XXe siècle en Europe. Un point sur notre histoire, nos histoires aussi plurielles que singulières. Infos :
Le Pape remet une couche plutôt bien sentie à propos des diocèses qui refusent de bénir hors rituel liturgique les couples croyants de mêmes sexe avec ces termes : « personne n'est scandalisé si je bénis un entrepreneur qui exploite potentiellement des gens, et cela est un péché très grave. Alors que si je bénis un homosexuel, des gens sont choqués… c’est de l’hypocrisie ». Il ajoute pour les plus sceptiques : « je ne bénis pas un mariage homosexuel, je bénis deux personnes qui s’aiment ». De bien belles avancées, ne trouvez-vous pas ? Mais à peine le dos tourné, que vous vous faites prendre par surprise. Selon lui, les personnes trans menaceraient la paix. Il a affirmé que « la paix exige le respect de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Les tentatives d’introduction de nouveaux droits, qui ne sont pas toujours acceptables, produisent des colonisations idéologiques qui provoquent des divisions plutôt que de promouvoir la paix, comme dans le cas de la théorie de genre ». Pardon, mais où est le problème ? Le coup est violent, bas et irrespectueux de la condition humaine au point d’éclipser d’un revers de main les dires bienveillants prononcés juste avant. Alors très cher François, pourquoi tant de haine ? Une mauvaise nuit, un peu pas content ? Vous vous devez par vos vœux de ne véhiculer qu'être amour de tous sans distinction. Faites le job pour lequel vous avez été nommé, ça suffira. Car là, c’est vous qui créez la discorde et déstabilisez la paix entre les hommes avec de telles absurdités.