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  • La Haute Autorité de santé (HAS) a récemment publié une note très attendue sur la DoxyPEP, un traitement post-exposition qui pourrait transformer la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes. Ce traitement, basé sur la doxycycline, a montré une efficacité notable dans plusieurs études internationales, dont les essais DoxyPEP et DOXYVAC, en réduisant les infections à chlamydia et syphilis d'environ 70%. Cependant, la HAS adopte une approche prudente. 

    Elle sélectionne des populations à haut risque pour bénéficier de ce traitement, notamment les hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) et les femmes trans ayant des antécédents d’IST. 

    Ces recommandations visent à freiner l'augmentation alarmante des cas d'IST observée depuis le début des années 2000. Il est crucial de noter que la DoxyPEP n'est pas sans risques. La HAS met en garde contre les dangers d'une antibiothérapie excessive, qui pourrait mener à des résistances, en particulier pour la gonorrhée.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le site d’Amnesty International informe que la Cour suprême russe a confirmé la condamnation à 12 ans de prison de Mark Kislitsyn, militant transgenre et opposant à la guerre, une décision dénoncée par Amnesty International. Natalia Priloutskaïa, chercheuse sur la Russie, déclare : « emprisonner Mark Kislitsyn pour « trahison » pour avoir envoyé l’équivalent de 10 dollars sur un compte en Ukraine n’a pas de sens. Le véritable objectif est de punir son opposition à la guerre. » Kislitsyn a été arrêté le 12 juillet 2023 après avoir critiqué l'invasion de l'Ukraine. 

    Les autorités l’accusent d’avoir soutenu les forces ukrainiennes en transférant des fonds peu après le début des hostilités. Dans une lettre depuis sa prison, il affirme : « ceux qui tentent de m’intimider peuvent me faire un peu de mal, mais ils ne peuvent pas me faire renoncer à mes convictions. » Souffrant de conditions inhumaines, il est maintenu en isolement, sans accès à son traitement hormonal.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • « Je pense que certains trouverons cela bizarre et surprenant, mais on peut être gay et maghrébins », déclare Tom Prezman, le réalisateur de Maurice’s Bar, un court-métrage diffusé dans le cadre de la fête du court sur Arte. Il n’est pas facile d'entrer dans les livres d'Histoire quand on est juif algérien, gay et créateur d'un des premiers bars queer de Paris. Voilà pourquoi, Tom Prezman et son acolyte Tzor Edery nous proposent de découvrir un personnage dont peu se souviennent. Et pourtant, l’histoire qui nous est contée en 15 minutes, sort des radars. En 1942, dans un train vers nulle part, une ancienne drag-queen se remémore une nuit passée dans l’un des premiers bars queers de Paris. Mais comment faire pour narrer l’inconnu. 

    Les deux créateurs de génie ont pris le parti de laisser les échos des ragots des clients raconter ce bar légendaire et son mystérieux propriétaire. Derrière un récit entièrement imaginé, nous plongeons dans un monde entièrement dessiné aux effets de gravures animées, à la découverte de  Moïse Zékri. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais ce parfait inconnu, tatoué, homosexuel et venant d’Afrique du Nord a ouvert un établissement où l’on est soi-même en 1906 à Paris. 

    Cet éclairage artistique et historique sur un des nombreux invisibilisé.e.s.x de notre patrimoine collectif est un petit chef d'œuvre à découvrir de toute urgence. 

    Disponible gratuitement avant le 10 mai 2025 dans l’émission Court-circuit « Fête du Court » du 23/03/2025  sur arte.fr

    Geypner
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  • Une enquête policière a été ouverte à l'encontre de Grzegorz Braun, eurodéputé et candidat à la présidentielle polonaise, pour donner suite à un acte de vandalisme sur une exposition LGBT+ à Opole. Le politique Braun a été photographié et filmé en train de vandaliser des panneaux d'affichage, en y inscrivant : « Stop à la propagande de la perversion ». Ces panneaux faisaient partie d'une exposition inaugurée la veille, organisée par l’ONG Tęczowe Opole et soutenue par l’Union européenne, visant à promouvoir la tolérance. Les autorités municipales ont immédiatement annulé la location d’une salle pour un meeting de Braun, estimant que son comportement était « inacceptable ». La responsable municipale, Katarzyna Oborska-Marciniak, a déclaré : « une situation où quelqu'un détruit des biens de la ville le matin et organise une réunion l'après-midi est inacceptable. »

    Braun a justifié son acte en le qualifiant d’« indécent », précisant que l'exposition « mettait en danger les passants, notamment les mineurs ». Cependant, la police a pris note des dégradations et envisage des poursuites. Tęczowe Opole a annoncé la réouverture de l'exposition, tandis que la mairie requiert des dommages d'environ 35 000 zlotys pour les réparations nécessaires. 

    Ce n’est pas la première fois que cet homme se distingue par des propos controversés. Il a un passé chargé en théories du complot et a été exclu du parti Konfederacja pour sa candidature concurrente. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le site Durevie, nous apprend que Le Sucre, emblématique club électronique de Lyon, innove en lançant le 28 janvier dernier son abonnement « Le Sucre Max ». Pour 40€ par mois, les amateurs de fête peuvent accéder à presque toutes les soirées du club, une première en France. Alexandre Didier, responsable billetterie d’Arty Farty, explique : « en discutant, on s'est rendu compte qu’on était tous abonnés à plein de choses, mais que ça n'existait pas vraiment dans le milieu des musiques actuelles. » Cet abonnement, sans engagement, valorise la fidélité des clients et pourrait aider à stabiliser financièrement les clubs, fragilisés par la crise du Covid. « Nous, on a toujours préféré avoir un club plein, même si les gens payent moins cher », ajoute-il. Toutefois, il nécessite d’assister à plus de trois soirées par mois pour être rentabilisé, et impose une réservation préalable, limitant ainsi la flexibilité. 

    Si ce modèle semble prometteur à Lyon, son adoption dans d’autres villes comme Paris reste incertaine. Benjamin Charvet, directeur artistique du Badaboum, souligne : « avec la concurrence, je pense que ça peut être très compliqué. » Reste à voir si cette initiative inspirera d’autres établissements à travers le pays. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Queer : une quête de connexion

    Queer, cinema, Littérature-Librairie

    Dans « Queer » de William S. Burroughs, nous sommes invité.e.s à suivre Lee, un personnage en quête de sens. À travers ses réflexions et ses rencontres, l’auteur explore le désir humain et la souffrance.

    Burroughs présente Lee comme quelqu’un d’autodestructeur, « désespérément avide de contact », mais aussi perdu dans ses doutes sur lui-même et sur ce qui le pousse à agir. On le voit ainsi s’efforcer « d’établir un contact tacite » pour créer une relation intime avec un certain Allerton. Mais malgré ses efforts, leur connexion demeure fragile. Chaque échec de leur rapprochement est vécu comme une souffrance pour Lee, une douleur qui semble « trancher l'âme » ce qui le blesse, « comme si son cœur saignait ».  L’auteur montre ainsi l’incapacité de Lee à se comprendre, sans le miroir de l’autre et avec pour risque d’engendrer une souffrance intérieure. Au point de s’y perdre ?

    Le voyage intérieur

    Le voyage de ce duo, à travers le Mexique des années 1940, en quête de Yage, symbolise le voyage intérieur du personnage. Lee croit que ce déplacement pourra réinventer sa relation. Mais son obsession de façonner la réalité, l’éloigne de ce qu’il vit : « je pourrais peut-être découvrir un moyen de refaçonner le réel à ma convenance ». Burroughs nous montre que vouloir tout contrôler peut devenir oppressant mais accepter la réalité est la clé pour accéder à la sérénité. Une interprétation qui a été approfondie sur grand écran et qui capture, en images, cette lutte intérieure.

    Film et Roman : mêmes quêtes, différentes perspectives

    On imagine que l’adaptation cinématographique de Queer permettra de capter un peu plus l’essence de du livre et de mieux l'appréhender en offrant une mise en scène et des silences qui en disent autant que des dialogues. C’est aussi un hommage visuel avec Daniel Craig, connu pour ses rôles de personnages durs (notamment dans les films de James Bond), qui apporte une dimension particulière à ce rôle. Le roman de Burroughs donne un ressenti d’avant-garde pour l'époque, dans sa vision des relations humaines et du désir. Et là où le roman permet une immersion forte, le film donne un autre regard sur cette histoire.

    Créer des liens

    Queer n’est pas qu’une quête romantique mais une réflexion sur la dépendance et le désir. Dans l’univers troublant de Lee, Burroughs ne nous livre pas de réponses toutes faites, mais nous met face à l’imperfection des relations. Peut-être que la vraie question n'est pas de trouver l'amour, mais de voir comment ces rencontres, parfois difficiles, nous aident à évoluer dans notre vie.

    Queer de William S. Burroughs, Ed.  Satellites, 9€

    Julien Claudé-Pénégry
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  • « Ça y est, je crois que je suis officiellement un adulte et c’est beaucoup moins excitant que ce qu’on m’avait vendu... L’humour étant la meilleure arme face à la désillusion, j’ai eu envie de faire ce spectacle ! Et si on rigolait ensemble du fait que la vie n’a aucun sens ? Enfin, être enfant c’est magnifique, avoir un enfant ça doit être magnifique, mais entre les deux... je suis pas sûr de capter le concept », balance Panayotis Paccot.

    Entre les deux, son spectacle a été à peine annoncé que les 65 premières dates sont déjà complètes. Voilà pourquoi le jeune humoriste, acteur et écrivain français, vient de signer pour de nouvelles dates à Bobino du 8 au 17 mai 2025 puis du 23 au 29 septembre. L’auteur de son premier ouvrage à succès au éditions Stock, La prochaine fois que tu mordras la poussière, dans lequel il révèle son homosexualité laisse une trace indélébile à tous ceux et celles qui l’ont lu. Ce stand-up ciselé et impactant, posera des interrogations sur le ton du rire assurément, mais vous fera cogiter indubitablement.

    Infos et réservations ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • L’Autre Cercle, association phare de l’inclusion LGBTQ+ en entreprise, a dévoilé le 27 mars son nouveau guide intitulé AGIR pour l’inclusion des transidentités et non-binarités au travail. Ce troisième opus de la Collection Carrément, s’appuie sur une enquête nationale et des contributions d'expert·es ainsi que de personnes concernées.

    Le guide répond à un besoin urgent d’actualiser les politiques RH en matière de transidentités et d’intégrer les non-binarités, souvent oubliées. En effet, les résultats d'études précédentes montrent que plus de 60% des personnes trans et non-binaires se sentent obligées de cacher leur identité au travail, un chiffre alarmant qui souligne l'importance d'une approche inclusive.

    Structuré en trois chapitres, le guide propose des outils pratiques : un état des lieux des discriminations, des solutions concrètes pour les employeurs et une boîte à outils avec des bonnes pratiques. En s’appuyant sur une analyse quantitative et qualitative, il offre une vision claire des défis à relever et des actions à mettre en place. Un ouvrage utile, pratique et éminemment nécessaire.

    Guide téléchargeable gratuitement sur le site www.autrecercle.org.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Il y a des nouvelles qui sont plus réjouissantes que d’autres. La folie transphobe de Donald Trump vient de prendre un coup. Une juge fédérale de Washington a suspendu l'interdiction des personnes trans dans l'armée américaine, remettant en question un décret signé par Donald Trump en janvier. Dans sa décision, la juge a invoqué la Déclaration d’indépendance, affirmant que « tous les êtres humains sont créés égaux ». Le décret, qui visait à exclure les personnes transgenres des forces armées, était justifié par le président Trump par la nécessité d'une armée « débarrassée de l’idéologie transgenre ». Cependant, la magistrate a qualifié ce texte d’« empreint d’hostilité » comme le précise Le Figaro, et a souligné qu'il manquait de justification légale pour l'exclusion des transgenres. Le ministère de la Défense, sous l'administration Trump, avait annoncé son intention de stopper le recrutement des personnes trans et d'expulser celles déjà en service, sauf exceptions. Avec environ 15 000 personnes trans dans l'armée sur deux millions de militaires, cette décision marque un tournant significatif dans la lutte pour l'égalité au sein des forces armées.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Huit ans. C’est le mandat que vient de remporter Kirsty Coventry, ancienne nageuse zimbabwéenne, en étant élue le 20 mars 2025,  présidente du Comité international olympique (CIO). Ce qui fait d’elle aussi la Première femme à ce poste.  Dans un contexte géopolitique complexe, sa présidence soulève des questions majeures, notamment autour de la participation des athlètes transgenres. En tant que seule candidate féminine, elle a clairement exprimé son opposition à la participation des femmes trans aux compétitions féminines. Elle affirme : « en tant qu'ancienne athlète et mère de deux filles, je souhaite que cette catégorie soit protégée ». Cette position a suscité des réactions variées, d'autant que le président américain Donald Trump a également pris des mesures pour exclure les athlètes trans des compétitions féminines aux États-Unis. 

    Juan Antonio Samaranch, un autre candidat à la présidence, a plaidé pour que le CIO prenne un rôle proactif dans ce débat, déclarant : « le monde attend du CIO qu'il prenne le leadership dans le monde du sport ». Cette dichotomie au sein des candidats met en lumière les tensions qui pourraient marquer le mandat de Coventry.  La nécessité d’un dialogue ouvert sur les droits des athlètes transgenres est plus pressante que jamais. Dans un monde où le sport est un vecteur d’unité, le CIO devra naviguer habilement entre les enjeux d’inclusion et la protection du sport féminin.

    Julien Claudé-Pénégry
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