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  • Une exposition parisienne dévoile des photographies inédites de l’auteur culte, dont l’œuvre est indissociable de l’épidémie de VIH. Poignant.

    Si l’œuvre littéraire d’Hervé Guibert est bien connue, notamment grâce à son roman bouleversant À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), dans lequel il évoque sans détour sa séropositivité et la lutte quotidienne contre la maladie qui redéfinit ses relations avec ses proches, peu connaissent Guibert en tant que photographe.

    Pourtant, dès ses débuts, il s’empare de ce médium et en fait un usage singulier, à l’image de ses livres où il se raconte sans fard, mêlant fiction et réalité sous forme de journal intime incisif et impudique. Il s’impose également comme un critique photographique percutant, publiant de nombreux articles dans Le Monde, rassemblés en 1999 dans l’ouvrage incontournable La Photo, inéluctablement. Si son corpus photographique, étroitement lié à son œuvre écrite, a déjà fait l’objet de nombreuses expositions et publications, Guibert continue de se révéler.

    C’est le cas avec cette série inédite présentée à la Galerie Les Douches, où apparaissent des figures familières de ses romans : son meilleur ami, le journaliste et écrivain Mathieu Lindon ; le philosophe Michel Foucault, son père spirituel ; Vincent, l’amant passionné qui lui inspira le sublime Fou de Vincent ; Christine, la femme de Thierry, l’homme de sa vie, et exécutrice testamentaire de son œuvre. On retrouve également des motifs récurrents chez l’écrivain, comme les peluches ou les visites dans les coulisses du Musée Grévin. Mais l’image la plus marquante reste ce cliché de 1986 où il se photographie en gisant, sans savoir encore qu’il est porteur du virus qui l’emportera en 1991.

    Hervé Guibert, Voyages en Italie, Galerie Les Douches, Paris.

    Jusqu’au 3 avril 2025.

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  • Quand on s’unit, on est plus fort ! L’association Dragnini pourrait faire de cet adage son slogan. Ce collectif de soutien aux drags Kings & Queens est très actif sur les scènes montpelliéraine et nîmoise en organisant de nombreux événements. On peut retrouver Foxxy, Mona et leurs acolytes notamment au bar Kay West. Le collectif a même créé un « album Dragnini » sur le modèle de nos albums Panini d’enfance, histoire de soutenir et financer ses projets.

    instagram.com/dragnini_mtp

    Bruno De
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  • Un nouveau souffle s'apprête à envelopper Toulouse avec l'ouverture d'Interference, une salle XXL dédiée à la musique qui a ouvert ses portes le 8 février. Ce lieu, annoncé depuis plus d'un an, promet de redéfinir le paysage culturel toulousain.

    Située à Balma, Interference s'étend sur 2500 m², offrant une capacité d'accueil de 2500 personnes dans sa salle indoor, Aura, et 700 sur son rooftop, Gama. Dès son inauguration, la programmation tape ultra fort : le Berlinois Klangkuenstler, figure emblématique de la hard techno, a été le premier à enflammer la scène.

    La salle accueillera également des artistes de renom tels que Jeff Mills et I Hate Models (déjà complet), promettant une diversité musicale allant du rock à la techno en passant par la chanson française. Interference se distingue également par son système sonore immersif labellisé L-ISA Venue, offrant une expérience auditive unique. Ce nouvel espace se veut un véritable laboratoire de la musique, où chaque événement sera une expérience inédite. Toulouse révolutionne le son et l’évènementiel avec cette nouvelle adresse polymorphe.

    Infos et programmation ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le gouvernement thaïlandais a annoncé un investissement de 145 millions de bahts (4,3 millions de dollars) pour fournir une thérapie hormonale aux personnes transgenres, marquant une avancée significative dans la reconnaissance de leurs droits. Ce geste s'inscrit dans un contexte où la Thaïlande, reconnue pour son ouverture envers la communauté LGBT, a récemment légalisé le mariage entre personnes de même sexe. Cependant, les défis demeurent. En l'absence d'une procédure légale de reconnaissance de genre, de nombreuses personnes transgenres se voient contraintes de porter des documents qui ne reflètent pas leur identité.

    Cette situation peut engendrer des humiliations lors de démarches administratives, médicales ou financières. Un rapport de Human Rights Watch souligne que la majorité des personnes trans ayant recours à des traitements hormonaux le font sans encadrement médical. Elles s’appuient souvent sur des conseils informels, ce qui souligne l'urgence d'un cadre légal et médical adapté pour garantir leur dignité et leur santé. La reconnaissance légale de l'identité de genre pourrait être la prochaine étape cruciale pour améliorer leur situation.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Les lieux queer et alternatifs se multiplient dans la capitale, tant mieux, d’autant que les événements proposés alternent la mixité choisie et non choisie, car il paraît paradoxal de prôner l’inclusion en excluant… Drag king & queen shows, marché de créateurs queers, mini bibliothèque queer, expos, débats féministes, on peut aussi s’y détendre en sirotant un cocktail.

    16 boulevard Paul Vaillant Couturier, 93100 Montreuil.

    instagram.com/montvenus.montreuil

    Bruno De
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  • L’homosexualité est devenue un motif d’envoi au front en Ukraine, où les individus soupçonnés de cette orientation subissent des abus inimaginables aux dires de l’Agenzia Nova. Selon la chaîne indépendante russe Tv Dozhd, au moins sept cas d’hommes envoyés au combat ont été confirmés, dont un a perdu la vie, explique l’organe de presse italienne.

    Le régime de Ramzan Kadyrov utilise une méthode perverse : ces personnes doivent choisir entre un procès pour homosexualité ou rejoindre les lignes de front, où ils seraient utilisés comme « esclave sexuel » par les troupes. David Isteev, de l’ONG SK SOS, révèle que ceux qui refusent peuvent racheter leur liberté contre une somme exorbitante, entre 15 000 et 30 000 €.

    Les victimes, souvent terrorisées par les représailles, hésitent à se tourner vers les défenseurs des droits humains, craignant d'être trahies.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Oubliez la passion amoureuse, estivale et déchirante du jeune Elio dans le Nord de l’Italie de Call me by your name ou le trio torride et toxique qui se déchire au fil des tournois de tennis de Challengers, le nouveau film de Luca Guadagnino est encore un cran au-dessus !

    Avec cette adaptation d’une nouvelle de William S. Burroughs, auteur-phare de la Beat Generation, le cinéaste offre à Daniel Craig le rôle de Lee, vieil homo américain qui vit sa vie de bohème au Mexique entre vapeurs d’alcool, abus de substances en tous genres et drague éperdue de jeunes hommes, souvent professionnels du sexe tarifé. A travers sa rencontre avec le jeune Eugene, lui aussi américain expatrié dans la ville de Mexico, Queer raconte la solitude de ce vieil homo, alcolo, junkie et désabusé, qui se retrouve démuni face à son désir pour ce jeune homme bien sous tous rapports.

    Guadagnino explore plus que jamais, dans ce grand film à l’esthétique renversante, les affres de la sexualité gay, des addictions et de l’obsession. La longue scène qui montre Lee, bière à la main et clope à la bouche, s’injectant sa dose, face caméra au rythme du Leave me alone de New Order est à la fois choquante, bouleversante et sublime. Collant au plus près au style déroutant et chaotique de l’écrivain qu’il adapte, il réalise avec Queer un véritable trip moite et halluciné vers un hypothétique nirvana, un film fascinant qui a tout pour devenir culte.

    Queer, un film de Luca Guadagnino avec Daniel Craig, Drew Starkey, Jason Schwartzman… En salles le 26 février.

    Crédit photo : Yannis Drakoulidis

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  • Emmanuel Grégoire, le député socialiste et apparentés, ancien 1er adjoint de la Maire de Paris a été élu co-président du groupe d’études sur les discriminations et les LGBTQI-phobies de l’Assemblée nationale. Il explique sur ces réseaux sociaux qu’« il y a urgence à se mobiliser pour faire reculer les actes LGBTQI-phobes. Cela passe par la prévention, l’accompagnement des victimes, la sensibilisation des institutions publiques et privées et la garantie de l’effectivité des droits. La lutte contre les discriminations, sous toutes ses formes, est un combat essentiel pour une République fidèle à ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ».

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Après le succès de ses précédents projets, David Kadouch dévoile Amours interdites, un album qui réunit les œuvres de sept compositeurs et compositrices homosexuels. De Francis Poulenc à Piotr Ilitch Tchaïkovski, Kadouch s’interroge sur la manière dont leurs amours cachés, souvent réprimés, influencent leur musique.

    Le pianiste, qui a toujours été fasciné par les histoires d'amour en musique, a voulu mettre en lumière des relations homosexuelles souvent ignorées. « Je ne voulais pas faire un simple pot-pourri », confie-t-il sur France Musique.  Son choix s’est porté sur des artistes qui ont exprimé leur orientation à travers leurs lettres.

    La correspondance de Tchaïkovski avec son frère Modeste, par exemple, révèle une souffrance poignante liée à son identité. Le musicien fait également honneur à des compositrices méconnues comme Ethel Smyth, dont une pièce évoque son amour pour la femme de son professeur. « Ce sont des témoignages de création envers et contre tout », souligne-t-il.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Depuis le 2 avril, Vincent Lagaf fait son grand retour sur RMC Story avec la relance de Le Bigdil, jeu emblématique des années 2000. Ce come-back a su séduire un public nostalgique, mais il est aussi marqué par une controverse autour d'accusations de sexisme. Les « gafettes », assistantes emblématiques du jeu, sont de nouveau présentes, désormais équipées de micros pour répondre aux critiques selon lesquelles le programme rabaissait les femmes.

    Lors d'une interview à Ciné-Tv Revue, Lagaf a exprimé son agacement face à des attentes jugées excessives en matière d'inclusivité : « si on veut être dans la parité, il faudrait prendre un homme, une femme, un transgenre féminin, un transgenre masculin. Et puis une licorne, un frigo… Le délire va loin chez certains. Si je prends des hommes, on va dire que je suis démago. Si je mets des  drags-queens, on me dira que ça n’a rien à faire dans une émission que regardent les enfants. Il y a toujours des gens pour râler. Je m’en fous à vrai dire ».  Ses propos soulèvent des questions sur la perception de l'inclusivité et la position des animateurs face aux normes sociétales contemporaines.

    Bien que le public semble apprécier ce retour, Lagaf devra naviguer avec soin entre divertissement et exigences médiatiques, posant la question : jusqu'où un animateur peut-il aller avant de se heurter à la controverse ?

    Julien Claudé-Pénégry
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