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  • Dissolution du GUD

    Le GUD (Groupe union défense), syndicat d’étudiants d’ultradroite a été dissous le mercredi 27 juin en Conseil des Ministres par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Cela fait suite à l’annonce de la proposition du Ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, la semaine précédant la décision de sou-mettre au Président de la République Emmanuel Macron, la dissolution du GUD, qu'il avait accusé d'être « ami » de « gens » du Rassemblement national. Il s’avère que des nombreuses incitations à la violence et à la haine ont été déversées sur les réseaux sociaux par les membres de ce groupuscule au lendemain des résultats plaçant le RN en tête des votes aux Européennes. 

    S’en est suivi la dissolution de l’Assemblée nationale et dans la précipitation le retour aux urnes pour deux tours de législatives. L’un des membres de ce groupuscule, Gabriel Loustau, 23 ans, a d'ailleurs été condamné à six mois de prison avec sursis le 12 juin pour son implication, avec trois autres personnes, dans une agression homophobe à Paris pour « fêter » la victoire du RN aux élections européennes. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • 53 cas de Mpox en France, entre janvier et fin avril 2024, selon les derniers chiffres de Santé Publique France. Pour mémoire, le virus appelé initialement « variole du singe » puis « Monkeypox » avait occasionné une épidémie très importante en 2022, avec plusieurs milliers de cas en France, et quelques décès à l’étranger. Depuis, les contaminations se font plus rares mais la contagion continue à bas bruit. Cette année, en France, entre 12 et 14 cas sont découverts chaque mois, essentiellement chez les hommes (1 seule femme sur 53 cas).

    36% des personnes contaminées résidaient en Ile-de-France (dont 11 à Paris), 12 en Auvergne-Rhône-Alpes, 8 en Nouvelle Aquitaine (dont 6 en Gironde), 5 en Occitanie, 4 en Paca, 2 dans les Hauts-de-France, 2 en Bourgogne et 1 cas en Normandie.

    Parallèlement, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous apprend qu’en Afrique du Sud, le Mpox vient de provoquer 20 contaminations dont 3 décès, entre le 8 mai et le 2 juillet. Si vous n’êtes pas encore vacciné ou suffisamment vacciné, il est toujours possible de le faire.

    Franck Desbordes
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    Si vous suivez l’émission familiale de TF1 Danse avec les Stars vous avez déjà vu Christian Millette, danseur et chorégraphe. Il est l’un de ceux qui a participé à pratiquement toutes les éditions et a dansé avec Lio, Lorie, ou Caroline Margeridon. A l’occasion du mois des Fiertés, il a trouvé le prétexte idoine pour annoncer son homosexualité de manière publique via le média en ligne PAINT. Bien loin des apparences, la danse en couple est tributaire d’un cliché patriarcal flagrant quei fait que l’homme doit être ultra masculin et la femme sexy à souhait. Voilà, lui est gay et ne le crie pas à tue-tête. Mais il a besoin de le dire une fois pour toutes afin d’être en paix avec lui et libre dans son esprit. « Ça sera peut-être la première et la dernière fois que je le dirais, mais en tout cas, je l’aurais au moins dit », explique-t-il lors de l’interview au média en ligne avant de reprendre « il n’y a pas d’âge pour faire son coming out, pour dire la vérité, et pour dire les choses ». Son objectif est aussi altruiste car il veut que cela puisse être un moment à d’autres d’assumer qui ils sont en étant un « exemple aux jeunes et aux moins jeunes ».

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le 6 juillet, la 3e édition de Queer Amann qui est la marche des fiertés de Quimper accueillait la Hart Family, une famille de drag-queens haute en couleurs made in Bretagne. Pour découvrir cette tribu perchée sur des talons de 15 cm avec faux cils et perruques qui ambiancent les nuits de la ville, il vous faut regarder sur la plateforme France.tv, Queens in Finistère, le pétillant documentaire de Vanessa Le Reste qui la met en lumière.

    Ces belles se nomment Anthony, alias Britany Hart, la drag mother et ses filles Lily, Oly, Agnoy, Ixy. Elles se racontent en toute simplicité, évoquent leurs transformations, ce que l’art du drag leur a apporté personnellement et professionnellement. Une rencontre passion qui est pour elle un moyen d’expression, de réalisation et de revendication. Un portrait intimiste qui vient casser les codes du genre.

    A voir et à revoir ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le 3 juillet, un communiqué officiel signé de sept organisations (Toutes Des Femmes, Acceptess-T, Outrans, SOS Homophobie, l’Inter-LGBT, Aides et la Fédération LGBTI) demande l’abrogation du fichier de police sur les personnes trans et immigrées ayant changé d’état civil. Les associations citées ont déposé des recours auprès du ministre de l’Intérieur et du Premier Ministre pour que ce décret soit déclaré nul au plus vite.

    Au regard du contexte politique actuel, ce fichier porte atteinte à la dignité et aux droits fondamentaux des personnes trans. En effet, en créant un « traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « table de correspondance des noms et prénoms », cela signifie la mise en place d’un fichier automatique, systématique et indifférencié de chaque personne ayant changé de prénom et/ou nom. Mais en rendant accessible ces données aux forces de l’ordre, l’inquiétude monte face aux dérives que cela pourrait entraîner et « favoriser des violences policières transphobes ». Le risque (écarté pour le moment heureusement) d’une arrivée au pouvoir du RN renforce ces inquiétudes et l’urgence de supprimer ce texte.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le théâtre du Rond-Point débute sa saison 2024/25 avec l’artiste argentine Marina Otero. Autant dire que la salle Renaud-Barrault va vibrer avec cette chorégraphe, danseuse et performeuse, icône de la scène alternative qui vient y présenter un portrait en trois volets aux noms explicites tout comme les thématiques qu’ils abordent.

    Tout commence avec Fuck Me, qui convoque cinq « sex-symbols » masculins, puis vient Love Me, dans lequel elle se livre à un solo sans artifice et sans filet pour finir avec Kill Me, dans lequel elle aborde sa crise de la quarantaine et la folie amoureuse. Du 22 au 29 septembre, la dramaturge déshabille au sens littéral comme figuré sa vie et sa troupe. A travers une succession de tableaux, la nudité sert de prétexte à explorer des interstices de cette trilogie scénique autofictionnelle intitulée Recordar para vivir (Se rappeler pour vivre). 

    Irrévérencieusement jouissif

    Basée sur la construction d’une œuvre sans fin sur sa propre vie, ces œuvres sont des témoins des différentes phases de son existence. Avec Fuck Me, Marina assise sur le rebord de la scène raconte l’histoire de son pays, l’Argentine, de la dictature à aujourd’hui. Là, cinq hommes uniquement vêtus de bottes et de grenouillères évoluent dans des déambulations rythmées pour s’adonner à un érotisme de cuir et de latex pittoresque, burlesque à souhait et étincelant. Un rendez-vous fascinant, sans tabou qui ose tout et laisse simplement bouche-bée d’étonnement.

    Love Me est une autre histoire. Changement radical de paradigme. Marina est seule, elle vit l’instant. Sur scène, elle se confie directement aux spectateurs. Le corps est au centre des préoccupations, toujours, encore, inlassablement. Ses angoisses, ses préoccupations, sa violence, elle l’exploite, le force, le contraint, le libère, l’absout. Danser pour exister, danser pour se décharger, pour rompre avec la lourdeur du monde et ces incidences.

    Kill Me, là où tout est né. La prise de conscience de la quarantaine, l’urgence de vivre, de ne rien rater, de profiter. Un déclic qui a provoqué la nécessité de tout filmer pour se livrer à cœur ouvert 24h sur 24. Jusqu’à la chute. Celle qui annonce un changement : un diagnostic psychiatrique est posé. C’est un tourbillon de folie douce qui se met en place. Avec 5 danseurs atteint de troubles mentaux et d’un acteur, elle sonde la passion amoureuse jusqu’à son paroxysme. Impulsive, tendre, rageuse et éclectique, Marina Otero va vous faire voyager dans sa tête, dans ses mondes, dans cette expression théâtrale où tout est possible, comme tout ce qui se passe au sein du théâtre du Rond-Point.

    Fuck Me du 18-22 septembre 2024,

    Love Me le 24 septembre,

    Kill Me du 25 au 29 septembre, Salle Renaud-Barrault, Théâtre du Rond-Point.

    Infos et résa ici.

    Crédit photos : Ale Carmona, Maca de Noia, Matias Kedak

    Julien Claudé-Pénégry
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  • L’été offre son lot de festivals et Montpellier n’est pas en reste : ce festival aura lieu du 23 au 25 août dans le bel écrin de verdure du parc du château de Grammont. Une vingtaine d’artistes indie-pop-rock se succéderont sur 2 scènes à partir de 16h, histoire de se déhancher à la fraîche. Les organisateurs promettent un événement « atypique, éco-responsable et mettant en avant l'artisanat et les producteurs locaux ».

    https://palmarosa-festival.fr

    Bruno De
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  • Les français sont-ils LGBT-friendly ? Un peu moins que les années précédentes, selon un baromètre publié par la fondation Le Refuge, qui vient en aide aux jeunes mis à la porte de chez leurs parents, et l’institut de sondage BVA Xsight.

    Rien n’est jamais acquis. Le Refuge et l’institut de sondage BVA Xsight ont dévoilé le 27 juin dernier les résultats d’un baromètre sur la perception des personnes LGBT+ en France. Et les tendances révélées sont inquiétantes. « Pour la première fois depuis le début de ce sondage annuel, l'acceptation des personnes LGBT+ au sein de la société française est en net recul », écrivent les deux organisations.

    Premier indicateur : le soutien de l'État auprès des jeunes LGBT+ rejetés. Près d'un Français sur cinq (18%, en hausse de 6 points) estime que l'État ne devrait pas soutenir les dispositifs d'accueil pour les jeunes LGBT+ rejetés par leurs parents. Pour la Fondation Le Refuge, qui s’est donné pour mission de venir en aide à ces jeunes, « cette augmentation de l’opposition est alarmante. En effet, le soutien de l’État, ainsi que de l’ensemble des Français reste primordial pour ces jeunes en situation de précarité ».

    Deuxième indicateur, le soutien aux jeunes personnes trans. Moins d'un Français sur deux (48%, en baisse de 8 points) serait prêt à soutenir son enfant transgenre dans sa transition. Commentaire du Refuge : « cette chute dramatique reflète un recul inquiétant de l'acceptation et de la compréhension des transidentités au sein des familles françaises ». L’association dénonce « l'instrumentalisation de ces thématiques dans le débat public et la désinformation » qui n'ont fait qu'exacerber cette tendance, « augmentant l'isolement et la détresse des jeunes transgenres ». 37% des personnes opposées à l’accueil des réfugiés LGBT

    Un troisième indicateur illustre ensuite la montée des racismes en France. Le Refuge et BVA ont en effet demandé aux personnes sondées si elles soutenaient l’accueil des réfugiés LGBT persécutés dans leur pays. 37% des Français (en hausse de 4 points) s’y opposent. Le Refuge comme de nombreuses associations en France, parmi lesquelles l’ARDHIS, viennent justement en aide aux demandeuses et demandeurs d’asile LGBT.

    Enfin, près d'un quart des Français (24%, en hausse de 5 points) pensent que l'État ne doit pas s'impliquer davantage dans la lutte contre les LGBTphobies en milieu scolaire. Commentaire du Refuge : « les tragédies du jeune Lucas ou de la jeune Dinah rappellent l’urgence de lutter contre les violences LGBTphobes, omniprésentes en milieu scolaire. À ce titre, l’engagement du secteur associatif est essentiel pour poursuivre le travail de sensibilisation aux différences dès l'adolescence ». Ces résultats confirment l’existence d’une atmosphère peu propice aux personnes LGBT. Dans Strobo Mag du mois dernier (n°32), Julia Torlet, la nouvelle présidente de SOS homophobie faisait part de sa préoccupation quant au climat actuel dans la société française : « on a l’impression que les braises des LGBTI-phobies sont allumées et que le feu est prêt à prendre ». Les chiffres du baromètre Le Refuge et BVA Xsight vont indubitablement dans le même sens. Il va sans dire que si le RN avait gagné les élections législatives, cela n’aurait fait qu’empirer.

    Xavier Héraud
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  • Ralf Schumacher provoque une grosse secousse dans le monde de la compétition automobile, confronté à son mutisme autour de la sexualité de ses champions.

    C’est la bonne nouvelle de la semaine : le pilote de formule 1 Ralf Schumacher, heureux détenteur de six grands prix, a fait son coming-out en toute discrétion sur Instagram. A 49 ans, le sportif désormais retiré de la compétition, mais aussi frère de la légende Michael Schumacher, après avoir été marié de longues années à la présentatrice télé Cora Brinkmann, a décidé d’enfin lever le voile sur sa sexualité. Un geste fort, notamment dans la formule 1, sport essentiellement masculin, où l’homosexualité reste un tabou soigneusement cultivé.

    En postant une photo de lui et son compagnon s’enlaçant tendrement en regardant l’horizon, un soleil couchant flamboyant, Ralf Schumacher envoie un message fort assorti d’un texte on ne peut plus romantique : ”la plus belle chose dans la vie c'est quand tu as le bon partenaire à tes côtés avec qui tu peux tout partager.“ Une publication émouvante et sincère qui a enflammé les réseaux sociaux, et à laquelle, le propre fils de Ralf, 22 ans, a répondu d’un "je suis très heureux que tu aies enfin trouvé quelqu’un avec qui tu peux vraiment dire que tu te sens bien et en sécurité, que ce soit un homme ou une femme. Je suis derrière toi à 100 % papa et je te souhaite le meilleur."

    Jean Jacob
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  • Comme chaque année lors du 17 mai, journée internationale de lutte contre les LGBTphobies, SOS homophobie et le ministère de l’Intérieur ont publié leurs chiffres des actes ou crimes et délits LGBTphobes de l’année précédente. Au-delà  des chiffres forcément sous-estimés, SOS homophobie dénonce un climat inquiétant.

    Julia Torlet tire la sonnette d’alarme. Alors qu’elle reçoit la presse à l’occasion de la parution du rapport annuel de SOS homophobie, la toute nouvelle présidente de l’association ne cache pas son inquiétude. Et si le rapport porte sur les chiffres de 2023, Julia Torlet parle bien de 2024 : « C’est une année extrêmement inquiétante et ce sont les tendances qui nous préoccupent particulièrement. On a l’impression que les braises des LGBTI-phobies sont allumées et que le feu est prêt à prendre », déclare-t-elle. « Ce ne sont pas les chiffres qui nous inquiètent le plus, ce sont les tendances », insiste la militante. Ces tendances, elle en cite trois : « les violences, voire l’hyperviolence exercées en grande majorité contre des hommes cis gays ou bis » ; « L’invisibilité des lesbiennes et des personnes bies », qui se retrouve notamment dans le faible nombre de témoignages de lesbiennes recueillis par l’association ; et enfin la « vague de transphobie actuelle », qui s'explique selon elle par un « repli conservateur sur la question du genre ». 

    En 2023, SOS homophobie a recueilli 2085 témoignages, qui décrivent 2377 actes de LGBTphobies (un même témoignage pouvant regrouper plusieurs actes). L’année précédente, l’association avait rapporté un chiffre de 1506 témoignages. La méthodologie de recueil des témoignages ayant changé entre les deux, il est difficile d’en conclure à une augmentation. Il n’en reste pas moins, comme le souligne le rapport, que 2377 cas de LGBT-phobies, ce sont « 2377 cas de trop ». Près de la moitié des cas (45%) sont des faits de gayphobie, 11% de lesbophobie et 21% de transphobie. La source la plus commune de ces LGBTphobie est en ligne (23% des faits), devant les commerces/services (11%) et les lieux publics (10%). Parmi les 2377 actes rapportés, 266 sont des agressions physiques, qui ont touché à 67% des hommes cis. 

    Les chiffres du ministère de l’Intérieur
    Comme tous les ans désormais, le ministère de l’Intérieur a également publié les chiffres des infractions touchant les personnes LGBT. 4 560 infractions anti-LGBT+ ont été enregistrées, principalement dans les communes de plus de 200 000 habitants et notamment à Paris. Parmi ces infractions, 2 870 s’apparentent à des crimes ou délits et 1 690 ont fait l’objet de contraventions.Les victimes de crimes et délits anti-LGBT+ sont majoritairement des hommes (72% en 2023) et les moins de 20 ans (49%). Les mis en cause sont aussi principalement des hommes et des jeunes (31% ont moins de 20 ans). Plus de 70% des victimes de crimes ou délits anti-LGBT+ enregistrés sont des hommes et 49% a moins de 30 ans, dont 7% ont moins de 15 ans. Par ailleurs, les mis en cause pour crimes ou délits anti-LGBT+ sont principalement des hommes (80%) et près de la moitié (49%) ont moins de 30 ans.

    Le ministère rappelle qu’« une part importante de ces atteintes sont toutefois encore inconnues des services de police et de gendarmerie », avant d’ajouter que « Le dépôt de plainte est une démarche encore très peu effectuée par les victimes : environ 20% des victimes de menaces ou violences anti-LGBT+ et seulement 5% des victimes d’injures anti-LGBT+ déclarent avoir porté plainte en moyenne sur la période 2012-2018, selon l'enquête Cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP-SSMSI) ». 

    Photo: Pride 2024 à Paris. Xavier Héraud. 

    Xavier Héraud
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