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  • L’écrivain américain Edmund White, pionnier de la littérature LGBT+, est décédé à 85 ans, dans sa maison de New York, le 3 juin 2025, de cause naturelle, selon son agent.

    Né en 1940 à Cincinnati, White a marqué la scène littéraire par ses œuvres autobiographiques audacieuses, abordant la sexualité, l’identité et la maladie avec sincérité. Son premier roman, Oublier Elena (1973), ainsi que The Joy of gay sex (1977), ont été des références majeures. Installé à Paris dans les années 80-90, il a aussi écrit des biographies de Genet, Proust et Rimbaud. 
    Sa trilogie autobiographique, témoignant de l’éveil au désir et de l’impact du sida, a profondément influencé la littérature queer.

    Diagnostiqué séropositif en 1985, White n’a jamais cessé d’écrire ni de témoigner, malgré deux AVC et une crise cardiaque. Son dernier livre, The Loves of my life, publié en janvier, évoque avec tendresse ses amours et la culture gay américaine. Son héritage perdure, honoré par le prix Edmund White, symbole d’un combat et d’une voix unique.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Young Hearts, premier long métrage d'Anthony Schatteman, a été salué à Berlin 2024 et primé à Cannes Écrans Juniors.  Il raconte l’éveil à l’amour et à l’identité sexuelle à travers Elias, 14 ans, qui tombe amoureux de son voisin Alexander.
    Schatteman, qui voulait offrir un regard positif sur l’amour homosexuel pour les jeunes, souligne que le film se concentre sur les sentiments plutôt que sur la sexualité. Il dénonce aussi le manque de présence parentale, reflet de dynamiques familiales modernes.

    Avec une esthétique lumineuse et une bande-son joyeuse, le film vise à transformer la réalité parfois sombre en un message d’espoir et d’acceptation universelle. Cette œuvre qui sort en DVD promet d’éveiller les consciences et de toucher toutes les générations.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Sortie le 2 juillet en salles, les Amants astronautes de Marco Berger est une douceur solaire et subtile qui explore avec finesse les frontières du désir et de l’identité. 

    Au cœur d’un été argentin, le réalisateur, maître dans l’art de brouiller les pistes entre hétérosexualité et homosexualité, met en scène une rencontre d’amitié d’enfance entre Pedro, un jeune homme gay, et Maxi, soi-disant hétéro. Leur jeu de séduction, léger et plein d’humour, devient peu à peu une quête de vérité intérieure, un chemin vers l’acceptation.

    Le réalisateur Berger, fidèle à ses thèmes de prédilection, mêle comédie romantique et réflexions sur la fluidité sexuelle, évitant tout manichéisme pour révéler la complexité des sentiments. La mise en scène épurée, sans artifices, capte la complicité palpable entre les deux acteurs, Lautaro Bettoni et Javier Oran, dont l’alchimie donne vie à cette histoire à la fois drôle, sexy et émouvante. Si la fin laisse un peu perplexe, avec une conclusion moins maîtrisée, l’ensemble reste un remarquable portrait de la tendresse masculine, portée par une narration sincère et sensible.

    Un très agréable moment dans lequel Berger continue ainsi à déconstruire les normes sociales, offrant un film où le désir, la friendship et la vérité cohabitent en toute liberté. Un film à voir, qui confirme tout le talent de cet auteur engagé, à la fois militant et poétique.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Si vous n’avez pas eu le temps d’écouter sur France Culture le 22 juin un épisode passionnant de « Toute une vie » consacré à Coccinelle (1931-2006), figure emblématique de la scène parisienne et pionnière du mouvement transgenre en France, vous pouvez vous rattraper en replay.

    Nous vous en avions parlé lors de la sortie de la bande dessinée de Gloria Ciapponi Coccu-ibelle : chercher la femme (éd. La Boîte à Bulles) qui retraçait sa vie. Réalisé par Nathalie Salles et signé Camille Desombre, ce documentaire radiophonique d'une heure offre une plongée intime dans la vie de Jacqueline Dufresnoy, alias Coccinelle, qui a marqué l’histoire du cabaret et des luttes LGBTQ+.

    Femme d’exception

    Grâce aux témoignages de celles et ceux qui l’on côtoyés, et inspirés notamment Zize Dupanier son dernier époux, mais aussi Bambi, La Briochée ou encore Romain Brau, nous parcourront une vie hors du commun. Née à Montmartre, issue d’une famille ouvrière, elle se distingue très tôt par sa sensibilité et ses manières délicates, moquée sous le surnom de « Petite Princesse ». Adolescente, elle rejoint le cabaret Madame Arthur, où elle devient rapidement une étoile, prenant le nom de scène Coccinelle. En 1959, elle réalise une avancée historique en obtenant la modification de son genre sur ses papiers d’identité, malgré l’opposition législative et les traitements dégradants subis par les personnes trans à l’époque.

    Femme libre

    Son talent la propulse sur la scène mondiale, notamment à l’Olympia en 1963 avec le spectacle « Chercher la femme » Elle enchaîne tournées, films et collaborations artistiques, incarnant une icône de liberté et de glamour. Sa carrière décline dans les années 80, mais elle reste une figure emblématique, notamment à Berlin, puis à Marseille, où elle ouvre un restaurant avant de s’éteindre en 2006.

    Femme de combats

    Aujourd’hui, son nom reste peu connu du grand public, mais son héritage est indélébile. La promenade Pigalle portant son nom et sa place dans l’histoire queer illustrent la reconnaissance tardive mais sincère de son rôle de pionnière. Le documentaire de France Culture, à travers témoignages et archives, célèbre une femme de courage dont le parcours continue d’inspirer la lutte pour la visibilité et la liberté des personnes trans. Un hommage vibrant à une légende qui a su allier beauté, talent et résilience. A écouter pour mieux explorer la vie d’une personnalité exemplaire pour nos communautés. 

    www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/coccinelle-1931-2006-reine-des-cabarets-7991690

    Portrait de Coccinelle - © inconnu, avec l'aimable autorisation de Thierry Wilson

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Baby, film brésilien poignant, raconte l’histoire d’un jeune homme né du mauvais côté du trottoir, condamné à une vie difficile. Sorti de prison, il est rapidement contraint par un dealer à vendre de la coke et à faire l’escort. Mais l’arrivée d’un autre escort, père de deux enfants, lui offre une lueur d’espoir. Grâce à l’amour, à la solidarité d’une communauté de danseurs de rue, Baby pourrait enfin s’en sortir. La réalisation, d’une finesse rare, mêle poésie et grâce latino-brésilienne, contrastant la sordide réalité du pays — machisme, corruption, violence — avec une solidarité porteuse d’espoir.

    Ce film de Marcelo Caetano (interview dans Strobo # 39) dépeint aussi le besoin d’appartenance, la quête de reconnaissance, dans une fresque complexe et humaine. Les personnages, sans jugement, captivent, révélant l’âme profonde du Brésil actuel. Véritable bijou cinématographique, Baby est un récit vibrant, émouvant, moderne. Le DVD va vous faire chavirer.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Etre soi chez les De Niro

    cinema

    Alors que son père a été salué par une Palme d’Honneur pour l’ensemble de sa carrière au Festival de Cannes, Ayrin De Niro, fille de Robert De Niro, a annoncé son coming-out en tant que femme transgenre dans une interview au média Them. 
    À 29 ans, elle partage son parcours marqué par les injonctions et la quête d’identité. Élevée loin des projecteurs, elle souligne que son père voulait qu’elle trouve sa propre voie, distincte de son nom. Après des années de doute, Ayrin a entamé une thérapie hormonale, inspirée par des modèles féminins forts. Son témoignage intervient dans un contexte politique tendu, la communauté trans étant visée par certains dirigeants comme Trump. Fière et déterminée, elle veut inspirer et défendre la dignité et l’acceptation de soi, affirmant : « je ne suis pas là pour plaire. Je suis là pour être moi. »

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La saison 2 d'Arcane impressionne par sa représentation inclusive et réaliste de l’amour lesbien, un exploit rare dans le paysage médiatique. La série, qui mêle fantasy et science-fiction, dépeint avec finesse une romance entre deux femmes, Vi et Caitlyn. Leur relation, longue, sincère et aboutie, est traitée avec respect, sans clichés ni paternalisme. La série ose même montrer une séparation temporaire, puis une relation de réconfort entre deux femmes, avant de revenir à leur amour principal, illustrant la complexité des sentiments et la diversité des parcours. La fin heureuse, avec elles vivant ensemble après les événements, marque une avancée notable, tout comme la représentation de deux femmes dans une relation amoureuse. 
    Arcane ne se contente pas de faire bonne figure, elle offre une narration profonde, traitant aussi de traumatismes, de santé mentale et de conflits personnels, tout en proposant une représentation lesbienne qui, à la fois, sort des standards habituels et s’inscrit dans une réalité nuancée. Une réussite rare, qui ouvre des perspectives pour une diversité à l’écran.

    A voir ou revoir sur Netflix

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Mariage à L.A

    Kristen Stewart et Dylan Meyer se sont mariées le 20 avril à Los Angeles, dans une cérémonie intime au Casita Del Campo, un restaurant emblématique de Silver Lake. Discrète mais chaleureuse, la fête a rassemblé 170 proches, dont Ashley Benson.

    Fiancées depuis 2021, elles avaient scellé leur amour en déposant leur licence de mariage quelques jours plus tôt. Leur relation, née sur un tournage, s’est renforcée après la séparation de Stewart avec Stella Maxwell. 
    Actrice engagée et figure LGBT+, Stewart revendique sa bisexualité. Ce mariage, simple et authentique, témoigne de leur volonté de normaliser les unions queer, loin du sensationnalisme, et d’incarner la visibilité d’une nouvelle génération.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Au musée d’Orsay, l’exposition L’art est dans la rue dévoile l’âge d’or de l’affiche illustrée grâce à plus de 140 pièces issues des collections de la BnF. 
    Ce fonds exceptionnel, riche de 300 000 œuvres, témoigne jusqu’au 6 juillet de la montée en puissance de la culture de masse au XIXe siècle, période où lithographie et innovation technique propulsent l’affiche dans la rue. Entre 1840 et la Grande Guerre, ces affiches colorées transforment la ville, mêlant publicité commerciale, spectacles et revendications sociales. Des maîtres comme Toulouse-Lautrec, Mucha ou Chéret façonnent un art populaire, symbole d’une société en mutation. La rue devient alors un espace d’expression politique, d’art et de vie quotidienne, où l’image s’impose comme un vecteur de changement. L’exposition, première en son genre à Paris, offre un regard saisissant sur cette époque effervescente, où l’affiche, fragile mais puissante, devient un véritable miroir de la société.
    Infos : musee-orsay.fr

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Jusqu'au 29 juin, Nantes célèbre la communau-té LGBTQIA+ dans toute sa diversité : 6 jours de cinéma et de découvertes, avec au programme : des films inédits, des invité.e.s, plusieurs séances de courts ou moyens métrages, des petites pépites des quatre coins du monde et quelques surprises cannoises, Queer Palm oblige… Tous les événements sont concentrés au cinéma le Quatorza (3 rue Corneille).
    Infos :  instagram.com/cinepride_nantes

    Bruno De
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  • Plongez dans l’exposition électrisante Contre, mais tout contre  à la galerie Obsession, où six jeunes photographes explorent le corps masculin sous des lumières inattendues et colorées.

    Hervé Bossy, autodidacte, joue avec la transparence des plaques de verre, mêlant silhouettes d’Etna et personnages.

    Javier Hirschfeld Moreno insuffle de l'humour dans un collage entre cartes anciennes et profils Grindr.

    Andràs Ladocsi sublime la sensibilité du corps en fusionnant couleur et portrait.

    Riccardo Olerhead orchestre ses images avec précision, tandis que Enzo Tonati manipule la lumière pour sculpter et étirer les corps, évoquant la peinture.

    Léo Woo transforme ses modèles en poésie vivante, entre chant et nature.

    Créée par deux passionnés, la galerie Obsession défie les tabous avec une sélection audacieuse d’artistes engagés. Une ode à la masculinité brute et sensuelle, révélée à travers un regard neuf et vibrant.

    Jusqu'au 5 juillet 2025.
    Infos : galerie-obsession.com

    Julien Claudé-Pénégry
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