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  • Le collectif Scandal Family organise une scène ouverte drag avec une subtilité : aucune performance solo. Duo, trio ou performances collectives sont à l’honneur, dans un esprit de cohésion, d’union et d’adelphité. Réunir ce qui est épars, voilà le but de ce concept. Rendez-vous pour la No solo drag zone #1 au Korrigan le samedi 29 mars.

    20 Rue du Vieux Marché aux Grains, 67000 Strasbourg.

    instagram.com/thescandalefamily

    Bruno De
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  • Du « pur altruisme » ! C’est par ces mots que la maire de la municipalité de La Corogne en Galice, Inés Rey a honoré deux migrants sénégalais, Ibrahima Diack et Magatte N'Diaye, pour leur bravoure lors d'une attaque homophobe en juillet 2021.

    Alors qu'ils se trouvaient en situation irrégulière, les deux hommes avaient tenté de sauver Samuel Luiz, un aide-infirmier brésilien de 24 ans, agressé par un groupe d'individus. Samuel n'a pas survécu à ses blessures, mais le geste héroïque des deux migrants a marqué les esprits. Ils sont désormais en règle.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Nous vous avions parlé dans le précédent numéro de Strobo du lancement fin février par Disney+ de la série Pixar Gagné ou perdu, qui initialement avait prévue d’inclure un personnage d'adolescente transgenre. Cependant, la plateforme a décidé de modifier le script, gommant toute référence à la transidentité de la protagoniste.

    Cette décision, bien qu’assumée par Disney, suscite des réactions vives, notamment de la part de Chanel Stewart, l'actrice trans qui prête sa voix au personnage. Elle a exprimé sa déception face à cette censure, soulignant l'importance de la représentation authentique. Disney enfonce le clou en introduisant un personnage ouvertement chrétien dans cette production, ce qui a provoqué des interrogations sur les choix narratifs de la compagnie.

    Ce rétropédalage s'inscrit dans un contexte plus large, où Disney est critiqué pour son soutien financier aux partisans des lois « Don't Say Gay ». Ce choix de Disney interroge sur son engagement en faveur de la diversité et de l'inclusion, un sujet qui demeure au cœur des débats sociétaux actuels aux USA.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le Stonewall National Monument (SNM) a été érigé en hommage aux émeutes de Stonewall en 1969, parties du bar du même nom fréquenté par les gays, les travestis et les transgenres, et considérées comme le point de départ symbolique de la libération LGBTQ+. Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, le site du SNM a été expurgé de ses références aux transgenres, et de figures militantes historiques, comme Marsha P.Johnson ou Syvia Rivera, en faveur d’un texte qui ne prend en compte que les gays, les lesbiennes et les bisexuels. « On ne peut pas réécrire l’histoire en supprimant quelques mots sur un site web », a déclaré Stacy Lentz, co-propriétaire du Stonewall Inn. « Nous continuerons à nous battre pour que le rôle des personnes trans, en particulier des femmes trans racisées, soit pleinement reconnu. »

    Jean Jacob
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  • Faire des applis rencontres nos espaces de sexualités, voilà le constat de l’ouvrage Ce que Grindr a fait de nous, de Thibault Lambert. Loin d’être un texte à charge, le livre étale ces moyens de découvrir qui nous sommes et de vivre nos appétits charnels sans retenue et s'attaque à un phénomène sociétal incontournable : l'impact des applications de rencontre sur la sexualité et les relations humaines. À travers une analyse approfondie et nuancée, documentée et implacable, l'auteur met en lumière les transformations engendrées par des plateformes comme Grindr, qui ont redéfini les codes de la séduction et de l'intimité.

    Thibaut Lambert, dans plusieurs interviews, explique son intention première : « j'ai voulu explorer comment ces applications, tout en facilitant les rencontres, peuvent également créer des déceptions et des frustrations. » En effet, le livre ne se contente pas de célébrer la libération sexuelle qu'apportent ces outils ; il en dépeint également les dérives. À travers des témoignages et des anecdotes, l’auteur illustre comment Grindr, tout en promettant une connexion instantanée, peut aussi exacerber l’isolement et la superficialité des interactions. L’ouvrage aborde également la question de l’identité. Lambert souligne que la plateforme est devenue un miroir des attentes sociales, où l’apparence prime souvent sur la personnalité. « Sur Grindr, la première impression est déterminée par une photo et quelques mots. Cela peut réduire la richesse des relations humaines à un simple swipe », écrit-il. Cette réflexion sur l'image de soi et l'authenticité trouve écho chez de nombreux utilisateurs qui se sentent parfois contraints de se conformer à des standards inaccessibles.

    Les enjeux de la sexualité contemporaine sont également au cœur de son analyse. En évoquant la quête de l'« instantané », Lambert note que « le désir est devenu un produit de consommation rapide, souvent sans lendemain ». Ce constat soulève des questions sur la durabilité des relations établies dans ce cadre numérique. Dans un monde où la recherche de gratification immédiate prédomine, il devient difficile de construire des liens profonds et authentiques. Enfin, Ce que Grindr a fait de nous  n’hésite pas à aborder les conséquences psychologiques de cette nouvelle ère. L’auteur évoque la montée de l’anxiété et de la dépression parmi les utilisateurs, exacerbées par les dynamiques de rejet et de compétition inhérentes à ces plateformes. « Nous vivons dans une ère où l’angoisse de la performance sociale s’invite jusque dans nos rapports intimes », alerte-t-il.

    Ce que Grindr a fait de nous offre une réflexion pertinente et nécessaire sur les implications des nouvelles technologies sur nos vies affectives. Loin d’être un simple constat, cet ouvrage invite à reconsidérer notre rapport à la rencontre, à l’identité et à la sexualité, dans un monde de plus en plus digitalisé. À travers ses pages, l'auteur nous pousse à envisager une sexualité plus consciente et authentique, loin des standards imposés par les algorithmes des applications. 

    Ce que Grindr a fait de nous – Amours et Sexualité à l’ère des applications de rencontre, de Thibault Lambert, éditions JC Lattès, Coll. Nouveaux Jours, 250 p., 20€

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Steffen Paar, doyen de l’Église protestante à Itzehoe, a récemment été la cible de menaces explicites émanant d’un groupe d’extrême droite, Sturmfront Schleswig-Holstein, prétendument lié à l’AfD (Alternative für Deutschland). Dans une lettre reçue le 11 février, le pasteur a découvert avec effroi une image d’arme à feu, ainsi qu'une mise en cause de son homosexualité et de son engagement pour le climat et les migrants. « N’oubliez jamais que nous savons où vous habitez », avertissait la lettre.

    Malgré cette intimidation, Paar a décidé de ne pas se laisser faire et a déposé plainte, tandis que son époux, Christoph, a partagé la lettre sur les réseaux sociaux, suscitant un élan de solidarité.

    D’autres personnalités ont également été visées, témoignant d’un climat de violence grandissant. Le parti AfD a quant à lui démenti toute connexion avec Sturmfront, dénonçant l’utilisation non autorisée de son logo. Une enquête est en cours. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Dans une tentative apparente de complaire à Trump, deux géants de la Silicon Valley ont discrètement supprimé la Journée internationale des droits des femmes de leurs calendriers. Apple a pris cette décision sans communiqué ni annonce officielle, rapidement suivi par Google, qui a poussé la censure encore plus loin. Le moteur de recherche a également effacé de son calendrier le Mois de l’histoire des Noirs, celui de l’histoire des femmes, la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, ainsi que les mois du patrimoine hispanique, des fiertés et du patrimoine juif américain. 

    Jean Jacob
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  • Du 4 mars au 5 avril 2025, la Galerie Obsession dans le 11e arrondissement de Paris vous invite à découvrir Labourage et Pâturage, une exposition photographique immersive de Vincent Gouriou. Entre la Bretagne et le Massif central, le photographe a rencontré des paysans queer, proposant une exploration intime et sensorielle de leur quotidien. L’artiste met en lumière la relation symbiotique entre les corps humains et non-humains, où chaque geste, chaque regard transmet une tendresse palpable.

    Les photographies révèlent un écosystème vivant, où la neige, le vent et la terre influencent les corps. Gouriou capture ces moments de douceur : la main d’un éleveur caressant une vache, ou la tendresse d’un paysan enlacé par un cygne. Les images évoquent une sensualité érotique du vivant, inspirée par le mouvement de l’écosexualité, que les artistes Annie Sprinkle et Beth Stephens définissent ainsi : « nous embrassons sans vergogne les arbres... et faisons l’amour avec la Terre à travers nos sens »À travers ses œuvres, Vincent Gouriou invite à une expérience amoureuse du vivant, soulignant des valeurs de respect, de soin et de bienveillance. Les corps nus fusionnent avec la nature, créant un sentiment apaisant et une réflexion sur nos interactions avec les lieux que nous habitons.

    Comme le souligne la critique d’art et commissaire d’exposition Julie Crenn : « il en faut beaucoup d’amour pour établir ces liens profonds. » Chaque photographie raconte une histoire de communion et d'affection, et où le vivant est célébré dans toute sa diversité.

    Infos ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Célèbre pour son rôle dans la série Euphoria, l’actrice Hunter Schafer, qui a du faire renouveler son passeport suite à un vol, s’est indignée via une vidéo sur TikTok d’être genrée comme homme sur son nouveau passeport. « C’est la première fois que cela m’arrive depuis que j’ai changé de genre, il y a maintenant une dizaine d’années, et je pense que c’est le résultat direct de la politique actuelle de notre pays » a-t-elle ajouté. Cette mesure fait partie de la volonté de Trump de mettre fin à ce qu’il nomme le « délire transgenre » (sic). Trump s’en est aussi pris aux non-binaires, dès les premiers jours de son investiture, en interdisant les pièces d’identité avec la notion X pour le genre. 

    Jean Jacob
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  • La passerelle Lieutaud portera désormais le nom de Laurence Chanfro et ça a créé polémique. En effet, la mairie a choisi d’honorer la mémoire de cette artiste militante féministe et lesbienne, décédée en 2012. Droite et extrême droite sont vent debout, en raison notamment d’une exposition qu’elle avait consacré aux vulves.

    Réponse de Sophie Roques, adjointe au maire à l’origine du projet : « quand on a une statue de David, ça ne pose aucun problème, mais le représentation du corps d’une femme sur trois photos oui ».

    La plaque sera dévoilée lors d’une cérémonie le 26 avril, journée internationale de la visibilité lesbienne. 

    Bruno De
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