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  • C’est presque un CQFD. Au moment où Sonia Tir sort un livre où elle se demande si la France est prête à élire un.e président.e gay, lesbienne, bi ou trans, voici qu’un premier ministre gay est nommé à Matignon. Certes, Gabriel Attal n’a pas été élu au suffrage universel, mais le symbole est là malgré tout.

    Dans le sondage Ifop/Fayard commandé pour les besoins du livre Sortir du placard - LGBT en politique, on peut lire que 65% des français ne seraient pas gênés de voter pour un.e candidat.e LGBT à l’élection présidentielle. En revanche 35% seraient « peu », « assez » ou « très gênés » de le faire.

    Au delà de ce sondage, Sonia Tir, ancienne journaliste et désormais conseillère politique à la mairie de Paris a rencontré de nombreux acteurs et actrices de la vie politique française pour parler politique et homosexualité : Bertrand Delanoë, qui revient sur son coming out en 1998, l’ancien ministre Mounir Mahjoubi, la militante et femme politique Alice Coffin, etc. Avec eux, Sonia Tir raconte une certaine évolution de la société française. Il y a 30 ans, les personnalités politiques out se comptaient sur les doigts d’une seule main. Aujourd’hui, on compte plusieurs ministres, quelques parlementaires et de nombreux maires.  On notera au passage que l’autrice a pu rencontrer des membres de tous les partis, sauf des Républicains, qui semble être devenu le parti le plus homophobe de France. Elle n’a eu aucun problème en revanche à parler à des élus du Rassemblement National. L’un d’eux fait même son coming out dans le livre, le député du Loiret Thomas Ménagé. Le résultat de la stratégie de l’ancienne présidente du RN, qui comme aux Pays Bas, par exemple, se montre (relativement) gay-friendly pour mieux se concentrer sur un autre ennemi : les musulmans et les migrants en général.

    Indéniablement, et ce livre le démontre parfaitement, la visibilité des personnalités politiques LGBT a progressé en France en un peu plus de 20 ans. Et pour les électrices et les électeurs, l’homosexualité ou la transidentité ne semblent plus être un facteur déterminant dans leur choix. Pour autant, la visibilité et la représentation ne font pas tout : Gabriel Attal a dans son gouvernement plusieurs ministres qui ont milité contre l’égalité des droits LGBT au moment du mariage pour tous. Parfois, les symboles ne sont juste que des symboles.

    Sortir du placard, LGBT en politique, Sonia Tir, Fayard.

    Xavier Héraud
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  • Les arrestations et la violence se multiplient à l’encontre des personnes issues de la communauté LGBT.

    Sans explications, les forces de police débarquent régulièrement dans les établissements considérés comme sympathisants (saunas, club, bars…) et les arrestations et mises en prison se succèdent. Mais parfois les actes vont bien plus loin. A l’image du journaliste ouvertement gay Pavel Lobkov, ancien présentateur sur la principale télévision d'opposition qui a été agressé dans un parc à quelques pas de la Place Rouge en plein Moscou.

    Pour lui, cela ne fait aucun doute sur l’origine de cette molestation qui lui a valu un nez cassé comme nous l’explique FrancetvInfo en citant son passage à tabac sur son compte facebook : « La tête fracassée d'une pédale passée à tabac dans le parc des Etangs du patriarche ».

    La situation prend une telle ampleur en Russie que tous les prétextes semblent bons pour murer dans le silence les LGBT. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Reconnaissance. Après La Russie, L’Ukraine, la Roumanie et la Bulgarie, c’est au tour de la Pologne de se faire épingler par la Cour Européenne des droits de l’Homme pour avoir refusé de reconnaître les mariages de cinq couples de Varsovie, Lodz et Cracovie. Les plaignants ont saisi la CEDH pour faire valoir leurs droits.

    En fait, le droit polonais ne reconnaît que le mariage d’un homme et d’une femme. La Pologne comme tous les états membres de l’Union européenne, sont « tenus d’offrir un cadre juridique permettant aux personnes de même sexe de bénéficier d’une reconnaissance et d’une protection adéquates de leurs relations de couple ». Le pays a donc été condamné pour violation du droit au respect de la vie privée à cause de l’absence de cadre juridique assurant « une reconnaissance et une protection » des couples de même sexe.

    En guise de réponse, le nouveau gouvernement polonais (à gauche) a annoncé qu'il souhaite autoriser prochainement les unions des personnes homosexuelles.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le pays scandinave vient enfin de franchir le pas en adoptant une loi majeure pour les gays et lesbiennes du pays. En effet, il est désormais formellement interdit de recourir à des thérapies de conversion en vue de faire changer d’orientation sexuelle une personne qui serait homosexuelle sous prétexte qu’elle ne serait pas normale. La nouvelle législation votée par le Parlement norvégien criminalise désormais toute tentative de modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Toute action allant à l’encontre de cette loi est passible de la prison pouvant aller jusqu’à une condamnation de 6 ans.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Non aux LGBT ! C’est en somme ce qui ressort de la circulaire éditée le 1er décembre 2023 de la main du doyen de la plus ancienne université d’Indonésie. « La faculté d’ingénierie de l’université Gadjah Mada (UGM) menace de sanctions maximales tout enseignant, étudiant ou personnel éducatif qui propagerait des idées, des discours, des attitudes et des comportements LGBT » est-il précisé. Cela fait suite aux plaintes d’étudiantes contre une personne transgenre utilisant les toilettes pour femmes qui a été qualifié de « déraisonnable et inquiétant ». Une floppée de protestations s’en est suivie.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • L’année 2024 commence bien pour les Estoniens. Les homosexuel.le.s peuvent officiellement se marier depuis le 1er janvier. Ils attendaient que la loi qui a été votée le 20 juin dernier rentre enfin en vigueur. Voilà chose faite ! Premier pays de l’ex-République de l’Union soviétique à légaliser le mariage, l’Estonie devient dans le même temps le 15è pays de l’Union européenne à ouvrir le mariage pour les personnes de même sexe. Désormais, les futurs mariés peuvent déposer leur demande sur internet afin d’être le 2 fevrier prochain, parmi les premier.e.s époux.ses de l’An 2024. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La nouvelle est tombée au dernier instant. L’ordre d’expulsion qui aurait renvoyé un homosexuel de 25 ans en Ouganda a été annulé vendredi 15 décembre 2023 in extremis. « Le gouvernement est intervenu pour annuler l’expulsion et a offert à mon client un permis de séjour temporaire de sept mois ainsi qu’un permis de travail ouvert afin qu’il puisse poursuivre d’autres options », a confirmé l’avocat de l’homme, Michael Battista. Il était arrivé au Canada en tant qu’étudiant international, vivait et travaillait en tant qu’infirmier à Edmonton depuis 2018. Cependant, son visa de travail a expiré et lorsqu’il a demandé le statut de réfugié, sa demande - et les appels ultérieurs - ont été rejetés. Le rejet de la décision tomba à pic car en mai 2023, l’Ouganda a criminalisé les comportements homosexuels. La nouvelle loi a fait l’objet de nombreuses critiques internationales et a été qualifiée de « draconienne » par les défenseurs des LGBTQIAP+. En vertu de la loi ougandaise, une personne reconnue coupable d’« homosexualité aggravée » peut être condamnée à la peine de mort. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Avancée significative pour les parents homos. Les eurodéputés.es ont adopté le 14 décembre une proposition de texte qui prévoit de créer « un certificat européen de filiation » accepté partout dans l’UE. Cela permet aux familles homoparentales d’asseoir un droit qui protège les enfants issus de couples de même sexe sur l’ensemble du territoire européen. Cependant, bien que ce texte ait été accepté par 366 voix pour, 145 contre et 23 abstentions, son adoption finale est une autre paire de manche. Un accord unanime des vingt-sept états membres doit être obtenu pour que le texte soit voté. Au regard de l’hostilité de certains états tels que la Hongrie, l’Italie ou la Pologne, rien n’est encore joué.  

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Obstruction. Le 22 décembre 2023, à Edimbourg, l’ensemble des partis présents au Parlement Ecossais avait soutenu une loi visant à faciliter le changement de genre à partir de 16 ans et sans avis médical. Celle-ci a été tout simplement retoquée par Londres. Une première tout à fait légale a statué le Cour Suprême d’Ecosse qui anéantit donc tous espoirs pour les personnes trans. Aux dires du gouvernement britannique de Rishi Sunak, ce véto est justifié pour éviter toutes « complications significatives en créant deux régimes de reconnaissance du genre au sein du Royaume-Uni ».

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Déjà que le code pénal burundais réprime les relations homosexuelles, passibles d’amendes et de peines allant de trois mois à deux ans de prison, le dirigeant du pays chrétien et conservateur Évariste Ndayishimiy est allé un cran au-dessus en réclamant la mise à mort des couples de même sexe. En effet, il a craché sa haine de l’homosexualité dans une séance de questions-réponses avec la presse lors d’une visite d’une prison dans l’est du pays. Il en a profité pour appeler tout simplement à la lapidation de tous.tes les homosexuel.le.s du pays. Quelques jours avant le nouvel an, le président de ce pays d’Afrique Centrale faisant référence à la Bible à invité la population à rassembler les personnes ayant des relations avec d'autres du même sexe, hommes comme femmes, dans un stade en vue de les « lapider ». Sans gêne aucune et en haranguant les auditeurs par voie radiophonique et télévisuelle, il a qualifié le mariage homosexuel de « pratique abominable » qui amènerait la « malédiction » divine en faisant référence à Sodome et Gomorrhe.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La proposition de loi visant à reconnaître la responsabilité de la France pour les lois dites de "pénalisation" de l'homosexualité va arriver à l'Assemblée dans la semaine du 4 mars. 

    Hussein Bourgi peut avoir le sourire. Dans nos colonnes (Lire Le Sénat vote la reconnaissance des gays condamnés pour homosexualité, mais pas la réparation financière), le Sénateur de l'Hérault formait le souhait de voir sa proposition de loi arrivée à l’Assemblée Nationale avant la fin du premier semestre 2024. Il a été exaucé. Sur Twitter, Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale a annoncé qu’à la demande de son groupe l’Assemblée avait inscrit à son ordre du jour la semaine du 4 mars la proposition de loi visant à reconnaître et proposer une réparation pour les personnes condamnées pour “homosexualité”.

    Selon l’historien Régis Schlagdenhauffen, 10 000 hommes auraient été condamnés en vertu des trois lois citées par le texte présenté au Sénat : le troisième alinéa de l’article 331 abrogé le 23 décembre 1980 relative à la répression du viol et de certains attentats aux mœurs, le deuxième alinéa de l’article 331 du code pénal abrogé le 4 août 1982 et le deuxième alinéa de l’article 330 du code pénal abrogé le  23 décembre 1980.

    Le 22 novembre dernier, cette proposition de loi a été adoptée à l’unanimité au Sénat, mais dans une version vidée d’une grande partie de sa substance. Le parti Les Républicains étant majoritaire à la chambre haute du Parlement, c’est le sénateur de Paris Francis Szpiner qui a été nommé rapporteur du texte et qui en a fait voter une version expurgée de plusieurs mesures. Le texte voté ne concernait plus la période 1942-1982, mais 1945-1982 et surtout les dispositions de réparation financière ont été supprimées. Sur ce point, le sénateur de l’Hérault se voulait confiant lorsque nous l’avons interrogé: “ Je considère qu'aujourd'hui, il y aura une majorité à l'Assemblée nationale pour intégrer la réparation. Parce que j'ai eu des contacts avec des députés de plusieurs bords. Et j'ai vu aussi les déclarations de certains députés au lendemain du vote de cette proposition de loi.” On verra très rapidement si son intuition était juste.

    L'Autriche vient en tout cas de s'engager sur cette voie. Depuis le 1er février, les Autrichiens condamnés dans le passé pour homosexualité peuvent demander leur réhabilitation ainsi qu'une réparation financière. Le gouvernement a prévu un budget de 33 millions d'euros. 11 000 personnes seraient potentiellement concernées. 

     

    Photo: L'hémicycle de l'Assemblée Nationale. Richard Ying et Tangui Morlier

    Xavier Héraud
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