L’édition hongroise du très populaire magazine féminin ELLE a tapé un grand coup en mettant en une de son numéro de septembre, deux hommes embrassant tendrement leur bébé. Une première retentissante qui n’est pas passé inaperçue, vous pouvez vous en douter. Les réseaux sociaux ont salué et relayé cette initiative. Ce choix n’est pas anodin. Dans un pays qui depuis l’arrivée du premier ministre Viktor Orban en 2010 n’a de cesse de limiter les droits des personnes LGBT, afficher un couple homoparental de la sorte fait figure de soutien fort à la communauté et affiche clairement l'opposition de la rédaction aux décisions du gouvernement. Le restaurateur hongrois Hubert Hlatky Schlichter et son époux, le neurochirurgien Laszlo Szegedi expliquent que «le titre de notre couverture résume magnifiquement notre message : Born From Love, c’est-à-dire né de l’amour, parce que les familles, quelle que soit leur structure, sont ancrées dans un amour profond et inconditionnel ». Un coup médiatique engagé !
Deux femmes, qui ont eu recours à la fécondation in vitro réciproque, se sont vues reconnaître le statut de parents de leur fils. La FIV réciproque permet à un couple de femmes lesbiennes de participer ensemble au processus de conception de l’enfant. L’ovule d’une des deux femmes, fécondé grâce à un don de sperme, est transféré dans l’utérus de sa partenaire qui mène la grossesse jusqu’à son terme. Cette décision a été accueillie comme une victoire par la communauté LGBTQI+, qui mène un autre combat : l’union civile. Début septembre, la Cour Suprême s’est prononcée contre les mariages de personnes du même sexe, tout en ordonnant au gouvernement d’offrir une solution alternative pour protéger les droits des couples de même sexe.
L’homophobie a de beaux jours devant elle dans ce pays d’Afrique orientale. Après la diffusion d’une vidéo montrant des hommes en train de danser à une fête, un déchaînement de haine homophobe s’est répandu. Pire, les autorités demandent aux habitants de faire de la délation et des milices d’auto défense se sont formées. De nombreux membres de la communauté LGBTQI+ sont forcés à l’exil. L’homosexualité est passible de 3 à 15 ans de prison dans le pays.