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  • Le 1er septembre, jour de la rentrée, Caroline Grandjean, 42 ans, s’est donnée la mort dans le Cantal, victime d’insultes et menaces homophobes qui avaient duré plusieurs années.

    Sombre jour. Le suicide dramatique de Caroline Grandjean, directrice d’école à Moussages dans le Cantal, choque la communauté éducative. Depuis 2023, elle subissait régulièrement des insultes lesbophobes, notamment des tags comme « sale gouine » ou « gouine = pédophile » sur les murs de l'école qu'elle dirigeait, ainsi que des menaces graves, explique nos confères de Franceinfo. Les victimes de harcèlement homophobe, notamment dans le milieu scolaire, dénoncent un manque de soutien institutionnel. L’association des directeurs, S2DE, souligne dans Le Parisien que l’Éducation nationale n’a pas protégé Caroline, qui a été aussi confrontée à un manque de soutien local, la mairie et certains collègues étant peu impliqués. La cellule d’écoute mise en place n’a pas permis de réparer une blessure devenue insupportable.

    Ce décès rappelle l’importance d’une vigilance accrue face aux discriminations homophobes, encore trop souvent ignorées malgré nombreux dépôts de plaintes. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Dans l’enquête sur les quatre corps découverts en août dans la Seine, l’hypothèse d’un tueur en série mû par des convictions homophobes est désormais considérée avec sérieux par les enquêteurs, selon Stop Homophobie.

    les victimes ont été découvertes dans une zone connue de rencontres entre hommes. Face à ces éléments, l’association va se constituer partie civile et lance un appel à témoin. « Si le mobile n’est pas encore établi, plusieurs sources proches du dossier évoquent l’hostilité de l’accusé à l’encontre de l’homosexualité, dans un contexte marqué par un discours religieux rigoriste » indique son avocat.

    Même en restant dans le domaine de l’hypothèse, nous vous rappelons quelques conseils, si toutefois vous souhaitez vous aventurer dans des lieux de cruising extérieurs :
    - prévenir un proche avant de s’y rendre
    - se munir d’un sifflet
    - prendre sur soi une copie de sa pièce d’identité et non l’original ainsi que quelques euros (pas de carte bancaire).
    Enfin, sachez que le port d’arme, même un couteau ou une bombe lacrymogène peuvent vous peuvent vous rendre hors la loi. 

    Bruno De
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  • Victoire pour les personnes transgenres et non-binaires : la SNCF n’a désormais plus le droit de rendre obligatoire la mention « monsieur » ou « madame ».

    Cette obligation concerne désormais toutes les démarches et documents commerciaux de la SNCF, mais aussi les mentions sur les billets et cartes de réduction. Après avoir consulté la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), le Conseil d’État a jugé que le site internet SNCF Connect ne pouvait pas imposer à ses clients de communiquer leur civilité.
    L’organisme avait été saisi par l’association Mousse en 2021 et la CJUE avait publié un arrêt allant dans ce sens en mars 2025.
    Deux arguments ont motivé la décision :
    le fait de connaître la civilité des client·es n’est pas indispensable à l’exécution du contrat entre l’usager et l’entreprise,
    la mention de civilité n’est pas nécessaire à la personnalisation de la communication commerciale.
    Ainsi, la mention de civilité devient facultative pour la SNCF, qui a en outre été condamnée à verser 3000€ à l’association pour non-respect du RGPD (règlement Général sur la Protection des Données).
    Cette première victoire ouvre une brèche et pourrait faire jurisprudence plus largement dans la société.
    Décision du conseil d’Etat ici.

    Bruno De
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  • « Nous constatons qu’il y a un consensus sur les majeurs et qu’on ne retrouve pas le même consensus sur les mineurs », a déclaré son président. Il précise que des travaux sur l’élaboration des recommandations pour les mineurs seront mis en œuvre début 2026.

    Devant le désarroi des jeunes trans, la HAS manque de courage : l’organisme public indépendant a annoncé ne pas se prononcer avant 2026 en ce qui concerne la prise en charge des mineurs souhaitant entamer une transition de genre. La raison : l’« absence de consensus » à ce stade.
    De leur côté, de nombreuses associations venant en aide aux personnes en transition avancent les nombreux obstacles dans les parcours de soins. « La HAS va à l'encontre de toutes les personnes qui côtoient ces jeunes et qui tiennent à leur bien-être » déplore le porte-parole de l'Organisation de Solidarité Trans (OST) de Grenoble. « Elle maintient un statu quo qui est dangereux, les suicides chez les personnes trans se trouvent surtout parmi les mineurs. De ce point de vue-là, la HAS a une ligne de conduite qui est très lâche ». D’autres responsables associatifs dénoncent l’influence de mouvements réactionnaires dans cette non-recommandation.
    Concernant les personnes majeures, dans cet avis du 18 juillet concernant les personnes désireuses de s’engager dans une transition de genre, la Haute autorité indique que les conditions d’accès à des soins de qualité restent très hétérogènes sur le territoire, avançant des risques d’automédication, de renoncement aux soins, voire de troubles mentaux pouvant conduire au suicide. En ce sens, elle recommande de répondre aux demandes de chirurgie des personnes trans.
    Encore trop de personnes en transition se heurtent à des médecins mal informés, voire réfractaires, mais aussi à des refus de prise en charge par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (voir l’article dans Strobo : https://www.strobomag.com/fr/news/2025-06-26-la-cpam-condamnee-pour-transphobie).

    Bruno De
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  • Plus d’une centaine de célébrités, dont Pedro Pascal, Ariana Grande, Dua Lipa et Daniel Radcliffe, s’élèvent contre le projet de suppression de 50 millions de dollars destinés à la prévention du suicide chez les jeunes LGBTQ+. Dans une lettre ouverte publiée par The Trevor Project, elles dénoncent un recul dramatique des aides vitales, notamment la ligne d’urgence 988, ayant permis près de 1,3 million de contacts. « Aucun jeune ne devrait être privé de soutien », rappellent-elles, soulignant que la crise suicidaire touche une population déjà stigmatisée et discriminée.

    Face à ces coupes, les signataires appellent à préserver ces ressources, essentielles pour sauver des vies et garantir l’égalité. La mobilisation massive des célébrités éclate comme un cri d’alarme dans un contexte politique tendu, rappelant que la santé mentale des jeunes LGBTQ+ ne peut être sacrifiée comme le rappelle SOS Homopbobie.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le tribunal brésilien a accordé pour la première fois un document officiel avec une identité neutre en genre, marquant une victoire historique. L’affaire concerne une personne non binaire qui, après avoir commencé une hormonothérapie, avait demandé à être reconnue comme masculine.

    Se rendant compte de son erreur, elle a fait appel à la Cour Suprême de Brasilia. La décision, unanime, a été rendue par un panel de cinq juges. La juge Nancy Andrighi a déclaré : « cet être humain doit souffrir énormément. Après chirurgie et hormones, il s’est rendu compte que ce n’était pas la bonne voie. » 

    Bruno De
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  • La Haute Cour de l’Andhra Pradesh a rendu un jugement historique en affirmant que les femmes transgenres doivent être reconnues comme des femmes au regard de la loi indienne, rejetant la définition basée uniquement sur la capacité à procréer.

    Le 16 juin, la juge Venkata Jyothirmai Pratapa a statué que limiter la féminité à la maternité est incompatible avec la Constitution, qui garantit l’égalité et la dignité pour tous. L’affaire, opposant Pokala Shabana à sa famille, concernait la protection contre la violence conjugale.

    La cour a rappelé qu’en 2014, la Cour suprême avait déjà reconnu le droit des personnes trans à s’identifier selon leur genre ressenti. Pour la communauté trans, cette décision représente une avancée majeure vers la reconnaissance de leurs droits. Cependant, le débat sur l’égalité LGBT+ en Inde, notamment le mariage entre personnes de même sexe, demeure ouvert, le gouvernement restant conservateur sur ces sujets.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Après plusieurs années de controverse, la dernière « zone sans LGBT » en Pologne a officiellement abrogé sa « Charte des droits de la famille » marquant la fin d'une période de discrimination institutionnalisée.

    Depuis 2019, de nombreuses provinces et municipalités avaient adopté des résolutions anti-LGBT, dénonçant l' « idéologie du genre » et prétendant défendre les « valeurs traditionnelles » Ces initiatives, jugées homophobes par plusieurs tribunaux et dénoncées par le Parlement européen comme discriminatoires, avaient entraîné la menace de suspension de financements européens. 
    En 2025, ne subsistaient que deux zones, dont Łańcut, qui a renoncé à sa charte pour continuer à bénéficier des fonds européens. La lutte contre ces zones s’inscrit dans un contexte où près d’un tiers de la Pologne était encore une « zone LGBT » il y a cinq ans, sous l’influence d’un pouvoir conservateur. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le Luxembourg modernise son droit de l’adoption en élargissant l’accès à toutes les familles. La loi, adoptée à l’unanimité, permet désormais aux célibataires, couples non mariés, partenaires PACS et couples homosexuels d’adopter dans des conditions identiques aux couples mariés. Jusqu’ici, seule l’union par le mariage autorisait l’adoption, une situation datée de 1959.

    La nouvelle législation autorise aussi l’adoption simple et plénière pour tous, même aux personnes seules. Elle introduit plus de souplesse : le consentement de l’enfant est possible dès 15 ans, et l’écart d’âge maximum supprimé. 
    Cependant, dans les couples de femmes ayant recours à la PMA, seule la mère porteuse est reconnue automatiquement, la seconde devant entamer une procédure d’adoption, une inégalité dénoncée par des associations.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Plusieurs familles homoparentales françaises ayant eu recours à une gestation pour autrui (GPA) au Mexique se retrouvent empêchées de revenir en France, leurs enfants étant légalement reconnus au Mexique mais le consulat français refusant de leur délivrer les documents nécessaires.

    L’Association des Parents et futurs Parents Gays et Lesbiens (APGL) dénonce une violation grave des droits fondamentaux et déplore une politique « arbitraire et inhumaine ». Alors que des décisions de justice françaises ont ordonné la délivrance des laissez-passer, l’administration fait appel, laissant ces familles dans une situation précaire. L’APGL appelle le gouvernement à agir rapidement pour leur permettre de retrouver leur pays et leurs droits.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le tribunal judiciaire de Bobigny a condamné la CPAM de Seine-Saint-Denis et la CNAM pour avoir illégalement refusé de couvrir les soins liés à la transition de deux hommes transgenres.

    Le litige portait sur des refus de remboursement fondés sur un protocole médical obsolète datant de 1989, imposant des conditions discriminatoires contraires à la Convention européenne des droits de l’homme. L’un des assurés, reconnu en ALD depuis 2020, s’est vu refuser la prise en charge de sa mastectomie en 2021, malgré l’accord préalable. La justice a ordonné le remboursement de plus de 5 300 euros et accordé 3 000 euros de dommages et intérêts à chacun.

    Un second cas concernait le refus de reconnaître l’ALD, privant l’assuré d’une prise en charge complète, décision également invalidée. Cette victoire s’inscrit dans une série de jugements similaires, notamment à Strasbourg, contre des caisses refusant systématiquement des soins aux personnes trans.

    Les associations LGBTQ+ dénoncent ces pratiques discriminatoires et appellent à une réforme du système de santé pour garantir l’égalité d’accès aux soins.

    Julien Claudé-Pénégry
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